Vers le nord, à partir de la ligne du cisaillement Nord-Armoricain, différents événements spectaculaires ont affecté le vieux socle briovérien. En premier lieu, le jeu de failles et les déformations qui accompagnent la zone de cisaillement provoquent un bourrelet bien visible depuis le bassin de Rennes dont il marque visuellement la limite. Ce relief signe en effet le début d’un système géomorphologique différent qui s’étend vers le nord.
Intrusions granitiques : batholites et cornéennes
Au début du Cambrien (environ 540 millions d’années), les épais schistes et autres roches détritiques qui constituent les dépôts briovériens vont être traversés localement par différentes montées de roches issues des profondeurs. Ces batholites de taille et de forme très variable, constitués d’une roche granitique plus résistante, créent aujourd’hui des buttes ou plateaux bien identifiables dominant le socle de quelques dizaines de mètres. La composition granitique de ces reliefs, les sols qui s’y développent favorisent des formes végétales et agricoles contrastant avec les plaines ou plateaux qu’ils dominent : bocage souvent plus dense, prairies et boisements plus nombreux.
D’une largeur d’environ 5 kilomètres, la dépression est creusée dans les schistes briovériens encadrés par les deux plateaux granitiques. Cette disposition lisible des reliefs est typique du nord du département.
Le versant nord et boisé du massif semble surgir de la plaine alluviale. Le contraste résulte à la fois de la planéité des formations alluviales quaternaires qui recouvrent le socle enfoui, et de la raideur de la falaise résultant de l’érosion marine.
Déformations du socle : plis et failles
Complétant le système des batholites, les jeux de plis et de failles qui affectent les alternances de schistes et de grès le long du cisaillement Nord-Armoricain, notamment au nord de Vitré, ont formé des plateaux accidentés. Contrairement aux batholites bien individualisés, leur effet structurant sur les paysages est plus inégal : difficilement perceptible en présence de systèmes de failles de directions variées, les ondulations peuvent être plus régulières au droit de certains plis.
L'érosion a en grande partie nivelé le plateau, qui fut accidenté par des plis et des jeux de failles complexes. Ici, les différences ne sont pas flagrantes par rapport aux paysages du bassin de Rennes : ondulations à peine plus prononcées, altitudes à peine plus élevées. Cependant, des roches résistantes sont à l'origine de formes plus marquées localement, comme sur la partie gauche de la vue.
Le versant long et régulier descend doucement depuis Gahard vers une plaine vallonnée parcourue par de modestes ruisseaux. Occupant le versant opposé, la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier apparaît assez massive et referme l’horizon de ce paysage. Ici les formes sont organisées par un jeu de plis et de failles et la diversité lithologique : barres de grès Armoricains (Ordovicien) des hauteurs boisées, ensembles gréseux du Dévonien armant le versant de Gahard, formations variées et en partie métamorphisées du Briovérien en fond de vallée.
Vers Montreuil-sous-Pérouse, les collines irrégulières que dégagent les vallées de la Cantache et de la Pérouse se succèdent au gré de fréquents changements lithologiques résultant d’une tectonique complexe.