Le massif surmonté de boisements compose un repère identifiable depuis les unités voisines, et offre de larges vues sur ces dernières. Le plateau est entaillé par des ruisseaux, et ponctué de points d’eau. La densité d’arbres y est impressionnante et les forêts, bien référencées, composent des pièces de paysages variées.
Limites et voisinages
Le Massif de Saint-Pierre-de-Plesguen constitue, par rapport aux unités voisines, une unité à l’altimétrie élevée (culminant à plus de 127 mètres au nord-est de Tréméheuc). Cette position dominante en fait un repère lointain, et lui confère un rôle important dans la lecture et la compréhension du territoire. La limite nord du massif est constituée par le bassin de Pleine-Fougères, et le sud par le bassin de Combourg, tous deux en creux. L’ouest et l’est de l’unité sont occupés respectivement par la vallée de la Rance, et celle du Couesnon.
Socle naturel
Le socle de l’unité est constitué par un plateau granitique, hérité de la montée de roches du Cambrien. Ses limites sont assez nettes au sud, à l’est, et au nord-est, et matérialisées par les reliefs du massif. La limite au nord-ouest est moins franche, le relief étant moins abrupt. La forte présence de forêts et de haies bocagères marque les ambiances de l’unité de paysage.
Motifs et structures du paysage
Un élément de perception notable depuis les environs, souligné par les boisements
Depuis les unités de paysages environnantes, le Massif de Saint-Pierre de Plesguen compose un repère à l’horizon. Les parties plus basses des bassins de Pleine-Fougères et de Combourg, au nord et au sud, des vallées du Couesnon et de la Rance à l’est et à l’ouest, renforcent sa présence et sa hauteur. Depuis les sommets environnants, le massif apparaît ainsi dans toute son étendue.
Les nombreux boisements et haies présents dans l’unité amplifient sa hauteur et soulignent son relief. Les éoliennes de Tréméheuc reconnaissables depuis Saint-Méloir-des-Ondes, au bord de la baie, apparaissent également comme des éléments verticaux notables et des repères identifiant le massif à de très grandes distances.
Le Massif de Saint-Pierre-de-Plesguen caractérise également une portion de la RD 137. Cette dernière qui le traverse du nord au sud et marque quasiment la limite départementale, alterne des sections forestières, et des dégagements visuels sur un réseau de haies bocagères fortement constitué cadrant champs et prairies.
Un massif largement boisé, visuellement ouvert aux unités voisines
Contrastant avec les unités voisines, les forêts, bois, haies bocagères et gaines boisées de ruisseaux et de vallons sont des éléments de constitution très forts de l’unité du Massif de Saint-Pierre-de-Plesguen.
L’analyse du relief et de la végétation fait apparaître des différences au sein du massif, et corrobore des zones de sensations et de perceptions différentes.
A l’ouest, un bocage dense parcouru par des ruisseaux et ponctué de cours d’eau
L’ouest du massif, plus bas, est très dense en haies bocagères, y compris le long des routes, créant un paysage assez fermé, proposant peu de vues lointaines. La proximité des arbres apporte une sensation d’intimité et d’appropriation des lieux. Les lignes de bocage délimitent et révèlent le parcellaire et rythment le paysage. Elles quadrillent la campagne, évoquant des paysages du centre de la Bretagne et de Cornouaille. Cette partie du massif est traversé par de nombreux cours d’eau, ponctuée de nombreux étangs liés aux ruisseaux qui parcourent la campagne bocagère. Ces points d’eau sont souvent privés. Ils se découvrent surtout depuis les routes, créant de petites ouvertures visuelles. D’une manière générale, les ruisseaux du cœur du massif ne sont pas très lisibles, la gaine boisée qui les accompagne se confondant souvent avec les haies et les boisements.
A l’est, une campagne bocagère dégagée
L’est du massif présente une altitude plus élevée, un réseau bocager moins constitué et des haies plus clairsemées. Il offre des vues plus larges et profondes sur le plateau, mais l’arrière plan reste souvent boisé. Les variations altimétriques y sont plus lisibles, et les microreliefs des ruisseaux du plateau animent les vues.
Les rebords, belvédères sur les paysages limitrophes du massif
Le bord du massif compose un espace particulier. Sur toute la frange sud, est, et nord-est, il propose des vues spectaculaires sur les unités limitrophes et plus lointaines. Il apparaît ainsi comme un axe de lecture privilégié du territoire en permettant de découvrir respectivement le bassin de Combourg, la vallée du Couesnon, en offrant des vues jusqu’à la mer, et sur le Mont-Saint-Michel. Ces panoramas contrastent avec la relative fermeture des paysages intérieurs du plateau due aux nombreux boisements.
Ruisseaux et forêts, des entités naturelles propres au bassin, appropriables par la promenade
Le rebord du massif est entaillé de nombreux vallons. Ils se succèdent sur la partie haute du plateau, du sud-est au nord-est, où ils composent des microreliefs qui rythment le tracé des routes. Dans la partie nord-ouest du massif, les vallons possèdent un modelé plus souple qui marque moins le paysage.
Si les ruisseaux disparaissent généralement sur le plateau du massif derrière une gaine boisée ou dans des parcelles privées, des itinéraires de promenades permettent de les découvrir depuis le rebord et dans les forêts (ruisseau du Petit Hermitage dans la forêt de Villecartier, le Meleuc dans celle du Mesnil, de la Jumelière depuis Bazouges-la-Pérouse, de Landal entre Saint-Léonard et Trans-la-Forêt...). Les nombreux étangs et les moulins qui scandent les cours d’eau deviennent ainsi des motifs de paysage et de promenade de qualité. Les vallons ont également été utilisés et intégrés dans le cadre d’activités, comme au golf du Tronchet ou au domaine des Ormes.
Des forêts fortement constitutives du territoire du massif, composant de véritables motifs de paysage
En plus des nombreux bois souvent privés, le Massif de Saint-Pierre-de-Plesguen accueille trois forêts domaniales importantes (forêts de Coëtquen (en Côtes-d’Armor), du Mesnil à l’ouest, et de Villecartier à l’est) occupant une partie de son territoire. Les franges forestières composent ainsi une image familière et caractéristique de l’unité.
Les forêts du massif constituent de véritables motifs de paysage. Composées d’espaces variés, elles sont parcourues par de nombreux chemins de randonnées et de promenades. Les collines, les vallons, les étangs, les moulins, les chaos et les affleurements de granit bleu… ainsi que les nombreuses activités touristiques et sportives, comme les parcours d’accrobranche, de santé… les animent et en font des espaces riches et variés. Le couvert arboré est dense, majoritairement composé de feuillus (hêtres, chênes, châtaigniers…) qui offrent des scènes forestières majestueuses et profondes.
Les forêts sont composées d’espaces et d’activités variés, offrant des « rencontres » surprenantes au sein d’un couvert arboré dense. On peut ainsi y découvrir des ruisseaux, comme le Petit Hermitage (photo en haut à gauche), des étangs (en haut à droite, l’étang de Ruffien en forêt de Villecartier), des chaos de granit dans le vallon de l’Hermitage (en bas, à gauche), ou encore « la Maison des Fées », allée couverte de la forêt du Mesnil (en bas, à droite).
Les itinéraires pédestres des forêts composent un réseau connecté aux itinéraires de randonnées des unités de paysages voisines. La forêt du Mesnil semble davantage tournée vers la forêt de Coëtquen et le GR34 de la Rance ; la forêt de Villecartier vers le Couesnon et, plus lointainement, les marais de Dol. Le massif est un lieu référencé de tourisme « vert », et on y trouve de nombreuses structures associées. Le domaine des Ormes, le golf du Tronchet, le parc d’attraction de Cobac, les forêts elles-mêmes et les nombreux gîtes et chambres d’hôtes traduisent cette vocation du territoire qui se remarque ponctuellement sur le massif.
Lorsqu’ils sont visibles, les golfs s’inscrivent plutôt bien dans le paysage bocager du massif, et en intègrent les ruisseaux, arbres remarquables, morceaux de haies… Les domaines sont souvent entourés de boisements ne dénotant pas avec les bois et forêts environnants.
Des composantes bâties relativement discrètes, mais une urbanisation récente affranchie du bâti traditionnel
L’importante densité de boisements et de haies du massif filtre le regard, et la succession de plans arborés intègre les éléments construits. Ainsi, malgré une traversée nord-sud de l’unité, la voie ferrée reste très discrète, se signalant surtout lorsque les routes la traversent et, bien sûr, dans les bourgs. Il en va de même pour la RD 137, discrète et intégrée par les haies et les bosquets qui la jouxtent.
Visibles à la fois depuis les unités limitrophes et au sein du massif, les éoliennes, par leur taille, marquent le paysage. En s’en rapprochant, leurs pales se distinguent au-dessus des arbres. On prend alors la mesure de leur monumentalité, jusqu’à l’arrivée au champ d’éoliennes où elles composent l’élément le plus fort du paysage.
L’urbanisation des bourgs obéit à différents modes d’implantation. Dans la partie haute, à l’est du massif, les communes les plus importantes se sont plutôt développées sur les rebords, (Bazouges-la-Pérouse, Trans-la-Forêt, la Fontenelle...) et sont ainsi visibles depuis les unités voisines. Le plateau accueille des bourgs et des hameaux de moindre taille (Cuguen, Broualan…). L’implantation semble moins définie à l’ouest du massif où les bourgs prennent place aux abords des ruisseaux, dans les plaines, ou sur des replats. A l’instar de la RD 137 et de la voie ferrée, leur impact sur le paysage est amoindri par la densité de boisements et de haies du bocage. Les bourgs se signalent surtout par les clochers qui émergent au dessus des arbres.
Bazouges-la-Pérouse, depuis le bassin de Combourg (à gauche), Bonnemain (à droite) : deux modes différents d’implantation des bourgs du massif - Bazouges-la-Pérouse est installée sur le coteau. Bonnemain située sur un replat est perceptible grâce à l’émergence du clocher.
Les bourgs du rebord, inscrits sur le relief, sont intimement liés au paysage. Leur morphologie s’est adaptée aux courbes de niveau, et ils présentent une façade ouverte sur le grand paysage. Bazouges-la-Pérouse par exemple, sur un relief dominant, compose, depuis le bassin de Combourg notamment, un véritable motif, repère de paysage. Le bourg qui offre aussi au sein de son tissu des vues lointaines sur les environs, apparaît comme un site privilégié de lecture et de compréhension du territoire.
Mais l’unité de paysages du massif présente aussi une implantation linéaire en poches bâties le long des routes, symptomatiques du mitage et de l’étalement urbain. L’enveloppe bâtie prend souvent une forme de plan étoilée qui étire les entrées de bourg. Dès que le recul est suffisant, on constate alors des scènes de confrontations brutales entre les espaces ouverts agricoles et le bâti, non intégré.
Le mode d’implantation, l’absence d’intégration des pavillons, les couleurs des pignons… créent une confrontation brutale avec l’espace ouvert agricole, et tend à banaliser le paysage.
Les types de bâti récent sont assez éloignés de l’habitat regroupé des bourgs initiaux. Les pignons blancs des pavillons s’éparpillent et se dispersent autour des centres aux maisons accolées qui structurent l’espace public des rues. Le crépi clair remplace le granit bleu pourtant local, surtout caractéristique des communes de l’ouest de l’unité. La présence de carrières autour de Lanhélin est significative, et fait apparaître le granit bleu, matériau constitutif du socle de l’unité, comme du bâti traditionnel de certains bourgs. Si les hauts merlons cachent généralement les carrières, le granit apparaît massivement sur des zones de stockage, ou de manière plus ténue en composant des chaos, des fronts de taille, ou de simples affleurements dans les bois et les forêts.
Lanhélin (photo de gauche), forêt de Villecartier à droite - Confrontation et différence d’impact entre le granit bleu et les pignons clairs à Lanhélin. « Falaise » de granit bleu dans la forêt de Villecartier où le sous-sol granitique caractéristique du massif apparaît, comme dans le bourg initial de Lanhélin dont il composait le matériau de construction principal. |