Le massif est un motif de paysage en soi : il peut être appréhendé visuellement, et reconnu depuis les nombreux points de vue de la baie, où il forme, dans le paysage global, un repère identifiable. Il offre également de superbes vues sur la baie sur ses rebords, et porte par ailleurs une campagne bucolique et très arborée.
Limites et voisinages
Les contours de l’unité de paysage sont ceux du massif granitique, qui émerge dans un contexte qu’il domine. Au sud, le massif vient borner le bassin de Pleine-Fougères, et fait écho au massif de Saint-Pierre-de-Plesguen de l’autre côté du bassin.
Au nord, le massif borne et domine les marais de Dol et la vallée du Couesnon, position qui lui fait jouer un rôle paysager majeur. Il constitue un des principaux horizons de la baie du Mont-Saint-Michel, et offre, sur ses rebords nord, d’exceptionnels points de vue sur l’ensemble formé par le Mont et son environnement.
Cette unité paysagère se dessine dans la complémentarité avec la baie littorale. Ses bourgs, tournés vers les marais, se sont construits avec le développement de l’exploitation de ces derniers qui ont permis à ses habitants de diversifier une production agricole limitée sur le sol du massif. L’évolution géologique a modifié les voisinages : avant la formation des marais par sédimentation, le massif se trouvait en position littorale. Et, avant les travaux de canalisation et de constitution des polders, le Couesnon qui serpentait sur l'estran faisait partie du paysage environnant, ce que rappelle le nom de Roz-sur-Couesnon.
Motifs et compositions du paysage
La forme du relief occasionne une structure paysagère lisible, une répartition différenciée des éléments entre le sommet et les rebords. Sur les rebords se concentrent également les enjeux de relation avec la baie : points de vue, horizons identifiables.
Socle naturel
Ce petit plateau tabulaire présente une nette structure paysagère. Les villages prennent position sur les rebords : Saint-Broladre, Saint-Marcan, Roz-sur-Couesnon et Saint-Georges-de-Gréhaigne au nord, Sains au sud. Les « falaises » du rebord sont creusées de vallons et de carrières, et apparaissent fortement boisées.
Eléments et structures
Sur le plateau lui-même, s’étend une campagne très arborée, peu bâtie et ponctuée de plans d’eau. Le bocage apparaît particulièrement dense, du fait de la permanence de l’élevage des bovins, favorisant le maintien de prairies. La présence des arbres est renforcée par de nombreux bosquets. Au-delà du relief, elle marque la distinction du massif par rapport aux plaines de cultures qui l’entourent. Si le sol du « terrain » (comme l’appellent ses habitants par opposition aux marais) est moins riche, on y trouve également des champs de cultures, souvent associées aux élevages hors-sol.
A proximité des rebords, des étangs sont souvent associés aux fermes.
Composantes urbaines et bâties
En dehors des bourgs, le nombre des fermes et hameaux reste limité. Aussi, l’unité ne présente pas d’étalements ou de mitages notables. Les noms en « Ville » rappellent les origines gallo-romaines de ces villages. Outre les vues sur le Mont, de nombreux éléments de patrimoine ponctuent le massif, tels que le télégraphe de Chappe, ou les mégalithes d’Outre-Tombe à Saint-Broladre.
Perceptions
La belle campagne arborée et pâturée du plateau constitue également un patrimoine. Des chemins permettent la découverte de ses qualités d’ambiance. Plusieurs circuits de randonnée y sont aujourd’hui répertoriés, intéressant désormais le tourisme dans la baie du Mont Saint-Michel. La RN 176 traverse l’unité de part en part. Elle occasionne en particulier, à son débouché vers l’est, une vision spectaculaire de la baie.