Inscrits dans la baie du Mont-Saint-Michel dont ils sont une des principales composantes, les marais de Dol forment un paysage incomparable qui associe plusieurs structures paysagères sur un socle original.
Limites et voisinages
Constituant une importante composante de la baie du Mont-Saint-Michel, l’unité se distingue de l’estran par le trait construit de la digue. Au sud et à l'ouest, l’ancienne côte, butant sur les reliefs des massifs granitiques ou des plateaux schisteux, forme une limite nettement lisible. Cette unité de paysage est partagée entre la Bretagne et la Normandie, dont la limite n’est pas sensible.
Le socle naturel
Un sol qui relève de l’histoire autant que de la nature
Le marais n’est pas naturel, la forme actuelle du territoire relève d’une histoire peu banale (note), associant les effets du bord de mer (fluctuations du niveau marin, sédimentations, bancs de coquillages) à ceux des travaux de valorisation.
Les temps géologiques et historiques se confondent
La plaine actuelle était encore recouverte par la mer il y a environ 6000 ans et a été découverte, de manière discontinue, au gré des fluctuations du niveau marin, jusque dans la période historique, le relief plat étant sensible aux moindres variations. A cette échelle, il s’agit d’une situation exceptionnelle puisque l’histoire géologique du paysage émergé commence vers le néolithique et peut se mesurer avec une échelle historique. La forme actuelle de l’unité de paysage résulte de l’action des hommes, destinée à la valorisation agricole des marais ou, près de l’embouchure du Couesnon, à l’exploitation du sel : drainage des eaux, construction de digues afin de fixer l’estran et premiers détournement du cours du Couesnon apparaissent dès les VIIIe - IXe siècles. Se poursuivant jusque dans les années 1930 avec l’extension des nouveaux polders, ces travaux vont former le socle du paysage actuel. Le site est également marqué par la présence de buttes émergeant du plan horizontal des marais : le Mont-Dol apparaît ainsi comme une île dans le paysage horizontal. Cette émergence granitique, sur le modèle du Mont-Saint-Michel, est complétée par des îlots schisteux plus modestes, à Lillemer et Saint-Georges-de-Gréhaigne.
Un paysage de polders et le Mont Dol
Le paysage des marais constitue une originalité dans le département. L’horizontalité du sol l’unit à l’estran et à la mer et le distingue des autres paysages du département. Cette distinction est renforcée par l’absence de bocage. L’unité est une des principales composantes de la baie du Mont-Saint-Michel. Ses paysages sont très souvent associés aux nombreux points de vue sur le monument, faisant de cette unité paysagère l’une des plus représentées et des plus observées.
Un paysage qui apparaît depuis les points de vue
Encadré par les différents reliefs qui bornent la baie, le territoire des marais apparaît dans les amples panoramas offerts par les situations de rebords. Il y constitue souvent le premier plan des vues sur le Mont-saint-Michel.
Le marais apparaît depuis ce point de vue comme une composante essentielle de la baie. L’horizontalité des sols qui prolonge celle de l’estran est renforcée par les massifs boisés qui l’encadrent. Les cultures scandées par des lignes de saules et de peupliers, laissent ensuite place à l’urbanisation de la digue. La silhouette du Mont-Dol à droite, émerge au-dessus du marais que viennent cadrer les reliefs environnants, tant en Bretagne qu’en Normandie, à l’arrière-plan de la photo.
Les 5 paysages des marais de Dol
La nature initiale des marais et l’histoire de leur aménagement déterminent cinq types de paysages différents :
- Les marais noirs, aux sols tourbeux
- Les marais blancs, au sol de tangue
- Les polders modernes
- La digue urbanisée
- Les buttes
Ces paysages déterminent autant de sous-unités qui sont présentées dans l'article suivant.