Dynamiques observées
- Une forte pression immobilière est portée par l’attractivité de la côte et la bonne desserte routière et ferroviaire. La demande de logements individuels a généré une forte progression urbaine en étalement, accompagnée, après 1950, de formes urbaines et architecturales assez standardisées. La pression s’exerce toujours plus vers l’intérieur des terres, l’étalement se poursuit vers le sud, qu’il s’agisse des programmes de logement ou des secteurs d’activité.
- Parallèlement, d’importantes dynamiques de patrimonialisation sont à l’œuvre. Elles préservent ainsi le caractère agricole et naturel de certaines portions de la côte, comme les pointes du Nick et de la Garde-Guérin. Les paysages urbains, notamment ceux des quartiers de grandes villas, sont également visés par des protections « monument historique », ou aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).
L’étalement pavillonnaire autour du bourg a recouvert les terres cultivées dont certaines ont été abandonnées au contact de la nouvelle urbanisation. Le pavillon isolé sur lot libre domine les formes urbaines, en rupture avec les structures urbaines du bourg."
Au sud de Dinard, la RD 168 suscite un fort développement d’activités et de commerces qui se poursuit encore, et marque fortement l’ambiance de l’entrée de ville.
L’urbanisation du trait de côte, en bas à droite du cadrage, a pris les formes du lotissement pavillonnaire. La pointe du Nick a en revanche échappé à un projet d’urbanisation, et le paysage naturel vient apporter une respiration entre les séquences urbanisées des stations de Saint-Lunaire et Dinard. Elle est désormais propriété du Conservatoire du littoral.
Les paysages de la Côte d’Emeraude figurent parmi les lieux les plus fréquentés et les plus représentés du département. Ainsi, les galeries d’art de Dinard perpétuent la production de peintures du littoral, de la plage et de ses tentes emblématiques. La fréquentation touristique constitue une condition de prospérité, et implique fortement les paysages puisqu’elle se fonde en grande partie sur leur qualité et leur accessibilité.
La représentation artistique des aspects de la côte est sans cesse perpétuée et contribue à sa notoriété en tant que paysage, autant que les bonnes conditions d’accessibilité et la forte fréquentation.
Enjeux et pistes d’action
- Concevoir le paysage des extensions urbaines au sud
Un projet est à formuler concernant l’articulation des zones urbaines existantes et futures avec les campagnes agricoles du sud. L’inscription des zones de logement, des zones commerciales dans le contexte rural, les effets de la RD 168, nécessitent un projet permettant la valorisation du contexte agricole et bocager, notamment par les usages de promenade et de déplacement, et par les ambiances végétales.
Analyse des composantes naturelles et agricoles en vue d’un projet d’extension au sud de la ville. La campagne bocagère y imprime ses ambiances mais ménage aussi des perspectives sur la ville toute proche.
A Pleurtuit, la question concerne les importants secteurs de développement et les bords urbains. La double proximité de la Rance et du Frémur peut être valorisée par des cheminements révélant la position de Pleurtuit entre les deux fleuves côtiers. La grande qualité des bourgs et des hameaux traditionnels repose sur des implantations soignées et originales, orientées vers le soleil, qui peuvent inspirer des formes urbaines contemporaines. Afin de minimiser l’étalement urbain au sud, des politiques de densification pourraient être envisagées, par exemple le long d’axes structurants, tels que le boulevard du Villou à Dinard par exemple.
- Gérer le patrimoine des côtes
Les façades urbaines et les épisodes de paysages naturels alternent le long du trait de côté uni par le chemin des douaniers. Les épisodes naturels appellent une gestion synthétisant les approches environnementales, celles de la fréquentation et de la vision des paysages. Certains de ces épisodes sont en lien avec les campagnes, liens à valoriser tant par les composantes que par les usages. Les paysages balnéaires, en particulier les quartiers de villas, appellent une gestion non seulement des bâtiments patrimoniaux mais aussi de leurs jardins. La présence des pins, notamment, nécessite des emprises importantes et un renouvellement des sujets dont certains parviennent à maturité.
Le paysage des quartiers de villas repose à la fois sur l’architecture singulière et sur les jardins, notamment sur le rôle des pins qui accrochent le ciel et font référence à un thème récurrent de la peinture.