Dynamiques observées

La pêche, la production d’huitres et de moules, l’évolution des herbiers et l’envasement, l’intensification de la fréquentation touristique, constituent d’importantes dynamiques pour le territoire. Parallèlement, la patrimonialisation du Mont-Saint-Michel et de son large cadre s’est accrue et continue de s’intensifier. Les évolutions urbaines des côtes, notamment sur la digue, sont traitées dans les unités paysagères « Saint-Malo et le Clos-Poulet » et « Marais de Dol ».

Saint-Benoit-des-ondes photos aériennes de 1950 et 2012

Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html
Les bassins d’huitres et le camping ont été gagnés sur l’estran, éloignant le « rivage » dans les perceptions depuis la route de la digue.

Le port du Vivier-sur-Mer, photos aériennes de 1950 et 2012

Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html
Le port a été agrandi sur l’estran, indiquant l’évolution des activités de pêche et de production de coquillages. Le projet obéit cependant à un plan d’ensemble structuré, traduisant la volonté d’inscrire dans le paysage un équipement cohérent.

Le Vivier-sur-mer, photos aérienne de 1950 et 2012

Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html
Sous l’influence de l’évolution de l’agriculture des bassins versants, les herbiers ont beaucoup évolué (les photos en montrent la progression), notamment les surfaces de chiendent.

Cherrueix - La pratique du char à voile sur l’estran est un des usages en progression, avec la randonnée et la pêche à pied.
Mont-saint-Michel, document d’étude d’évolution des protections, services de l’Etat, DREAL Basse-Normandie et Bretagne

De nombreuses dispositions patrimoniales sont mises en œuvre ou encore à l’étude (mai 2014). Ici sont représentés le périmètre d’exclusion des éoliennes (tireté rose), ceux de l’UNESCO, et un projet d’extension de site classé. Un vaste périmètre est également étudié au titre de la protection des abords du monument historique.

Enjeux et pistes d’action

Les enjeux sont ici très croisés, entre les enjeux locaux et la dimension « universelle » du site. Ainsi, l’implantation d’éoliennes a-t-elle été rejetée loin du Mont au titre de son inscription à la liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Toute action sur le site est considérée à l’aune de cette dimension culturelle, par laquelle la baie du Mont se trouve à un niveau d’attention comparable à d’autres sites comme la baie d’Ha Long au Viet Nâm ou le Mont Fuji au Japon… Plusieurs sujets visant les composantes et leurs perceptions appellent des attentions spécifiques et une approche globale :

  • L’envasement de la baie voit progresser les secteurs de marais salés, menaçant le caractère « maritime » de l’environnement du Mont. Les travaux sont entrepris pour que « le Mont reste une île ».
  • Pâturage et herbiers : la progression du chiendent est une menace et implique en partie les modes d’exploitation agricoles du continent. La progression des cultures au détriment des prairies en serait une des causes, et la question pourrait motiver une action coordonnée avec les producteurs du bassin versant. Le maintien de l’élevage des moutons de prés-salés est un fort enjeu pour le paysage de la baie qui, avec les moules et les huîtres, est un des très rares « produits de terroirs » pour le territoire de l’Ille-et-Vilaine.
  • Port, pêche, productions de coquillages : les activités retentissent sur les composantes de l’estran, l’effet d’ensemble qui en résulte pourrait faire l’objet d’une veille permanente sous l’égide d’un groupe fédérant les acteurs du site et les garants de sa qualité paysagère. La qualité architecturale est ici une clé de la réussite des projets d’activité et de leur inscription dans le cadre exceptionnel de la baie.
  • Fréquentations : la question de la voie verte, facilitant l’accessibilité du site par les randonneurs, s’inscrit globalement dans le contexte de la baie et de sa perception, et les aménagements considérés en fonction de leur impact sur la qualité du paysage et de leur apport à sa perception. De même, la question de la circulation automobile, des accès et du stationnement sur l’estran, appelle
  • Campings : leur évolution fait qu'ils s’apparentent de plus en plus à de l’urbanisation pérenne. Leur présence en avant de la digue pourrait être questionnée et leur relocalisation envisagée. L’estran de la baie et sa perception se manifestent à l’échelle globale, du fait du vaste dégagement visuel. Cette échelle appelle une coordination des planifications et des documents d’urbanisme, et motiverait l’existence d’une instance permettant de partager et gérer de manière coordonnée les enjeux paysagers transversalement aux découpages administratifs (communes, communautés de communes, départements et régions). Cet enjeu vaut également pour le marais et la digue.