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Valoriser le contexte agricole et naturel

La lisibilité du cadre agricole contribue à la qualité paysagère des sites urbains, alors que la consommation de terres agricoles pose désormais problème. Des dispositions sont à envisager dans le projet urbain pour mieux tirer parti de ce voisinage.

Bloc-diagramme - Diverses pistes d’action nécessaires à une meilleure inscription des localités dans leur contexte agro-naturel.

Enoncer et traiter les limites de la ville

La limite de la ville est déterminante pour la qualité de son paysage, elle nécessite d’être identifiée et fixée. C’est aussi un lieu en soi, qui appelle des traitements spécifiques d’articulation, pour éviter les effets de zonage brutaux et apporter du lien et de la cohérence au territoire. Ce lieu est propice aux usages de promenade qui permettent aux habitants de jouir de la présence des horizons cultivés et naturels.

Mettre un terme à l’étalement linéaire et au mitage

L’étalement urbain le long des routes a déstructuré de nombreux territoires, formant de longues entrées de ville disproportionnées, et fragilise les séquences de paysages agro-naturels entre les localités. Il convient aujourd’hui de ne plus poursuivre ce phénomène, de fixer les points d’entrée des aires urbaines sur les routes et de stopper la dispersion du bâti de type péri-urbain dans les secteurs agro-naturels qui détruit les ambiances et les caractères.

Articuler la ville à son voisinage agricole

Les secteurs agricoles proches des villes ont un rôle très important à jouer, et sont désormais impliqués dans les modes de vie des habitants. Les chemins agricoles accueillent les promenades et les fermes peuvent jouer un rôle pédagogique. Les exploitations elles-mêmes peuvent évoluer en fonction de ce voisinage, avec les possibilités offertes par la vente directe (vente à la ferme, au marché, AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne)), le tourisme à la ferme, le développement des loisirs équestres (pâturage des chevaux, centres équestres).

Ceci appelle de nouvelles relations avec les exploitants, et une anticipation du projet urbain. Certains développements urbains trop peu préparés sur ce plan rencontrent en effet des difficultés lorsqu’ils n’ont pas tenu compte des spécificités de l’agriculture en place, par exemple le voisinage difficile avec les odeurs et les bruits des élevages.

En Ille-et-Vilaine, le bocage présente de très belles opportunités d’articulation : il offre des limites structurantes et lisibles, accueille des chemins, permet aux arbres de qualifier les espaces publics. Le bocage existant, et des compléments éventuels, permettent de constituer des espaces urbains et des franges de qualité, liés à l’histoire du cadre rural dans lequel ils ont pris place.

Saint-Aubin-du-Cormier, une limite franche qui fait paysage - Depuis le nord, la qualité du paysage repose sur l’articulation très nette entre la ville, qui apparaît en silhouette sur le relief, et son cadre agro-naturel parfaitement lisible sur les premiers plans. Le relief et la rivière forment une limite que la ville n’a pas franchie, cette « enveloppe naturelle » fait désormais partie d’un patrimoine paysager. Ces situations sont devenues rares, en raison du développement des périphéries, comme on le voit sur le plan, au sud du centre-bourg.

Fougères - Le site naturel exceptionnel offre à la ville de multiples formes d’articulation et de valorisation. Le rôle des rivières et de la forêt en limite, les continuités des vallées en pleine ville, le cadre agro-naturel, sont autant de caractères à renforcer par les structures urbaines elles-mêmes. Le positionnement et le traitement des limites, l’animation des façades urbaines, sont des éléments à inscrire dans un projet urbain lié au paysage. Il convient d’y ajouter (ce que le plan d’indique pas) les très nombreux aspects visuels qu’offre la ville, en raison du socle particulièrement éloquent composé par les reliefs. 

Fougères - Grâce au superbe belvédère du jardin public, le cadre agricole du bassin de Fougères est inscrit comme paysage dans l’espace public. La ville et son contexte sont ici unis par la « mise en scène » de la terrasse, créant un lien de perception indissociable. Tout projet situé dans le territoire couvert par le panorama aura ainsi une incidence  sur la qualité paysagère du jardin, et la cohérence ressentie de ce point de vue entre la ville et sa campagne.