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Le motif religieux

L’importance des nombreuses églises et abbayes du territoire marque, signe et signale le paysage de l’Ille-et-Vilaine, par une récurrence de motifs, une richesse patrimoniale et une identité urbaine.

Les principaux monuments mégalithiques d’Ille-et-Vilaine - Les alignements de menhirs, les dolmens et allées couvertes rappellent la force des croyances dans le paysage depuis la préhistoire et la récurrence de ses motifs religieux.
Extrait de François Lebrun {L’Ille-et-Vilaine, des origines à nos jours}, Bordessoules, 1984.

Vieux-Viel - La figure iconique du Mont-Saint-Michel condense le paysage de toute la baie et des rebords qui l’environnent. Elle ponctue le paysage comme le clocher de Vieux-Viel qui émerge, au premier plan, d’une masse boisée.

Les 391 églises du département, dépassant le nombre des 353 communes attestent l’importance du motif religieux en tant que motif paysager. La toponymie des communes traduit ainsi la division progressive des paroisses d’origine en de nouvelles communes, et la multiplication de ces églises. Le motif religieux est dans un premier temps, l’œuvre missionnaire des immigrés d’Outre-Manche qui organisent à partir de monastères la base logistique de leur occupation territoriale. Au IXe siècle, ces monastères vont accepter l’unification et la normalisation réclamée par Louis le Pieux, avant que les invasions des Vikings ne les mettent à mal. Le renouveau viendra au XIe siècle avec la création d’abbayes.

Redon, l’abbaye Saint-Sauveur - Le clocher est un motif essentiel des paysages : repère et ponctuation des sites d’implantation.

De ce passé, il demeure de belles abbayes (Paimpont, Saint-Sauveur de Redon, Monfort-sur-Meu). La présence des églises, centrée dans ses anciens bourgs, apporte une lecture du territoire et de ses paysages permettant de saisir l’histoire des peuplements et la formation progressive de ses agglomérations. L’architecture et les espaces associés à l’église conditionnent par ailleurs le paysage emblématique du centre bourg.

L'Eglise Saint Pierre de Châteaubourg - Une architecture de la fin XIXe siècle due à l'architecte Arthur Regnault.

L’Eglise Saint Pierre de Corps-Nuds - Une architecture inspirée du style romano-byzantin, réalisée à la fin XIXe siècle par l’architecte Arthur Regnault. 

L’Ille-et-Vilaine a eu la chance de conserver quelques belles architectures précédant le XIXe siècle, notamment l'église Saint-Eloi d'Iffendic. Il faut aussi noter que deux architectes, Henri Mellet et Arthur Regnault ont édifié 170 églises en Ille-et-Vilaine sur les 361 construites de la fin XIXe et au début du XXe siècle, donnant ainsi une certaine harmonie à ce motif paysager, malgré les différents styles ayant influencé les concepteurs. Les idées hygiénistes du XIXe siècle, conduiront à ne conserver que 90 enclos paroissiaux. Les cimetières, reportés à l’extérieur des bourgs, libèrèrent un espace autour de l’église, réorganisé pour accueillir les édifices civils et marquer l’affirmation du statut de la commune (mairie, école). Avec l’avènement de la voiture, et au regard de la position de nombre d’église au centre d’un réseau croisé de voies, le motif paysager de « l’église giratoire » va se développer.