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L'agglomération de Rennes

Implanté sur un point haut à la confluence de l’Ille et de la Vilaine, le centre historique de Rennes dialogue avec son site naturel. Les vallées peu profondes structurent un tissu urbain contenu par la rocade. Le mode de développement urbain maîtrisé génère des paysages très singuliers, ceux d’une île urbaine émergeant de son espace agro-naturel se distinguant des communes riveraines : le modèle de la « ville archipel ». La diversité des tissus urbains, l’architecture ancienne et contemporaine, composent un paysage de métropole, unique.

Rennes, la ville apparaît, se présente comme une émergence - Les crêtes entourant le bassin de Rennes proposent des points de vue lointains sur la ville. Le premier plan agro-naturel souligne l’effet d’île urbaine. Ce panorama offre une vue dégagée sur la ville, de la tour des Horizons au quartier du Blosne.

Carte de la sous-unité paysagère de Rennes

La ville et son site

Le site d’implantation de Rennes est constitué de reliefs peu marqués, irrigués par un réseau hydrographique constitué de quelques vallées peu encaissées. La vieille ville s’inscrit sur un rebord dominant le site de la confluence entre l’Ille et la Vilaine, deux axes de composition paysagère majeurs. Ces cours d’eau importants s’ouvrent parfois sur des plaines alluviales plus larges, occupées par des marais, prairies et étangs. Le modèle urbain de l’agglomération rennaise, par un interventionnisme fort, a généré ses propres limites paysagères : la ville est contenue par la rocade, excepté sur quelques secteurs, notamment sur la route de Lorient, vers Saint-Jacques-de-la-Lande, Chantepie et Saint-Grégoire. Les communes de la métropole se sont structurées sur le même modèle, la limite avec l’espace agro-naturel environnant restant franche. Compte-tenu d’un développement urbain important et de la morphologie du bassin de Rennes offrant peu de lignes de force, les éléments topographiques et hydrographiques ne créent pas les limites de l’agglomération. Toutefois, les vallées de la Vilaine, de l’Ille, de la Seiche ou de la Flume constituent des axes de composition réels et potentiels. Elles proposent des paysages aussi bien agricoles que naturels ou urbains tout au long de leur traversée de l’agglomération, la Vilaine et l’Ille produisant les paysages les plus emblématiques.

Rennes, un site de confluence - La ville close s’implante sur un rebord au nord de la Vilaine et dans ses marais au sud.

Coupe nord-sud de Rennes - Inscrite sur un rebord, la vieille ville s’est étendue progressivement vers le nord, sur les bords de l’Ille, et vers le sud, dans la vallée marécageuse de la Vilaine. Au XXe siècle, les développements urbains successifs se sont insérés sur les modelés du sud vers le ruisseau du Blosne et au nord vers Saint-Grégoire.

Les motifs de constitution de la ville ancienne

Le IIIe siècle marque le début de l’ère militaire et religieuse de la ville de Condate, porte d’accès importante vers l’Armorique, inscrite sur un éperon à la confluence de l’Ille et de la Vilaine, deux protections naturelles. Trois murailles successives, du IIIe au XVe siècle, étendent la ville romaine vers le faubourg du Champ-Dolent à l’est, et de la Parcheminerie au sud. Suite à l’incendie de 1720 détruisant une partie importante de la ville haute, un plan d’aménagement modifie la structure urbaine de la ville : création de rues droites et de places emblématiques, notamment celles de l’Hôtel de Ville ou du Parlement. Cette modification n’a été prévue que dans le secteur du nord de la Vilaine.

Rennes, plan de la ville ancienne datant d’avant 1720 - A la fin du IIIe siècle, une première enceinte fortifiée est édifiée. Au début du XVe siècle, la construction d’une seconde enceinte permet de protéger les faubourgs développés de l’est  notamment celui de la Baudrairie. La « Ville Neuve » accueille ainsi un quartier commerçant et artisan à l’ouest, un quartier religieux avec l’abbaye Saint-Georges et l’église Saint-Germain à l’est. A la fin du XVe siècle, une troisième enceinte est construite pour protéger les faubourgs moins denses du sud, installés dans les espaces marécageux de la Vilaine.
Source : Revue Place Publique N°12, Rennes-sur-Vilaine.

Rennes, plan d’aménagement urbain de Forestier de 1726 reprenant les projets de Robelin-Gabriel - Ce plan d’urbanisme supprime les remparts « intérieurs » et la structure médiévale pour une trame orthogonale, organisée autour de deux places, s’appuyant sur un profil de rues plus larges et une volumétrie augmentée des bâtiments. Certaines rues, notamment la rue Saint-Georges conservent leur architecture médiévale.
Source : GLAD, Cote 65_35_00701_Z

Rennes, portes Mordelaises et maisons à pans de bois place Sainte-Anne - Des éléments architecturaux qui témoignant de l’époque médiévale subsistent encore. Ils constituent des marqueurs patrimoniaux et paysagers dans l’image de la ville.
Sources : Wikipédia (à gauche) et Office de tourisme de Rennes -> http://www.tourisme-rennes.com/ (à droite)

Rennes, place du Parlement et place de Bretagne - A gauche, l’architecture utilise des matériaux qui distinguent la ville reconstruite du centre médiéval. L’usage du granit pour le rez-de-chaussée, du tuffeau pour les étages et de l’ardoise pour la toiture caractérisent la « place à programme » qui ordonnance le secteur.
A droite, les anciennes douves ont été remplacées par un carrefour routier puis une place aménagée qui propose des perspectives sur la cathédrale.

Rennes, rues du centre - La tour de l’Horloge (à gauche) constitue un repère dans le paysage. Des tissus urbains et des architectures diversifiées se sont juxtaposés pour constituer aujourd’hui un paysage unique, rythmé par la diversité des ambiances urbaines proposées.

Inscrits le long des axes importants menant à la ville close, les faubourgs, constitués à partir du XVe siècle, se développent fortement. Principalement situés au nord, notamment à Saint-Etienne ou autour de la place Sainte-Anne, ils se structurent également au sud, le long de la rue de Nantes et à Saint-Hélier.

Le paysage des quais de la Vilaine

Avec la reconstruction de la ville haute au XVIIIe siècle, les projets de canalisation de la Vilaine sont engagés pour réduire les risques d’inondations et l’insalubrité des eaux, impulser un développement du commerce. En 1781, un plan rectiligne est établi entre le pont des Trois Arches et le pont Saint-Germain. En 1841, les travaux de canalisation et d’assainissement de la ville basse sont entrepris. Les rives de la Vilaine se transforment, dans la partie centrale de la ville, notamment en quais pour le déchargement de marchandises.

Rennes, la canalisation de la Vilaine

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’usage des quais reste fortement lié à la fonction économique. Au début du XXe siècle, une dalle de béton recouvre la Vilaine pour créer la place de la République, dominée par la façade du Palais du Commerce. A partir des années 1960, les quais de la Vilaine sont aménagés en « voies sur berge », en espaces de stationnements, en axe important pour les bus et piétons. Aujourd’hui, les quais de la Vilaine proposent une succession de séquences paysagères variées, produites par les fronts bâtis, les quais aménagés pour la promenade ou les opérations urbaines contemporaines.

Rennes, du quai Pasteur à la confluence - La Vilaine canalisée est peu accessible lorsqu’elle traverse le centre-ville. Elle enrichit le paysage par la composition urbaine que génèrent ses quais : front bâti à l’architecture variée, ordonnancée en façades. Enterrée au niveau du secteur République, elle continue à produire l’effet d’un quai. Entre les confluences, elle devient à nouveau accessible. L’architecture dialogue avec son environnement et cultive de nouvelles potentialités. Les péniches animent alors le paysage des quais, qui deviennent des lieux de promenade et de résidence.

Le canal d’Ille et Rance et les voies de chemin de fer : deux ruptures dans le tissu urbain du XIXe siècle

Le canal d’Ille-et-Rance et l’emprise ferroviaire, produits du développement économique et des techniques de communication du XIXe siècle, engendrent des coupures dans les tissus urbains. - Achevée en 1830, la construction du canal d’Ille-et-Rance isole les faubourgs de Bourg-l’Evêque et Bourg-Saint-Cyr du centre ancien. Aujourd’hui, support de grandes voies de circulation, de cheminements doux ou d’espaces naturels, le canal est intégré dans le tissu de l’agglomération et propose des ambiances paysagères variées qui enrichissent le cadre urbain.

Rennes, quartiers de Saint-Cyr et Bourg-l’Evêque, Extrait de la carte de l’Etat-major du XIXe siècle (à gauche) et vue depuis l’avenue du 41e RI (à droite) - Aménagée en « voie sur berge », le canal d’Ille-et-Rance constitue toujours une coupure des tissus. Mais les plantations d’arbres et les cheminements enrichissent le cadre paysager de la ville.
Source : Géoportail (à gauche)

Au milieu du XIXe siècle, la construction de la voie ferrée crée une nouvelle coupure urbaine : elle scinde le faubourg de Nantes et sépare le Bourg-Saint-Hélier du centre-ville. Les développements urbains successifs de la ville rendent encore plus présent cet effet de coupure entre les quartiers.

Rennes, vue de l’emprise ferroviaire depuis la rue Saint-Hélier - L’effet de coupure est très important compte-tenu de l’emprise des voies. Les entrepôts sont très présents dans le paysage dont l’horizon est marqué par les immeubles du quartier de la gare et du Colombier. Le faisceau ouvre également une belle fenêtre sur le ciel, offrant un dégagement peu fréquent en ville.

Rennes, pont de chemin de fer sur la Vilaine

L’explosion du développement urbain

De la ville constituée à la ville circonscrite

Rennes, évolution de l’urbanisation de la ville - La tâche urbaine s’est étalée uniformément à partir du centre historique jusqu’à atteindre la rocade [[Les travaux de la rocade ont débuté en 1967 pour s’achever en 1999 par la section est]]. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la ville reste contenue par la voie de chemin de fer. A partir du XXe siècle, les quartiers s’entendent fortement pour atteindre la rocade au milieu des années 1980. Parfois, l’urbanisation déborde cette  limite, notamment sur la route de Lorient à l’ouest ou pour rejoindre les communes de Saint-Grégoire ou Saint-Jacques-de-la-Lande. Toutefois, il subsiste encore quelques réserves foncières et poches de verdure à l’intérieur de la rocade.
Source : Géoportail

A la fin du XIXe siècle, Rennes se développe linéairement dans la continuité des faubourgs existants, notamment rue de Fougères ou de Paris, ou sous forme de lotissements, principalement dans le secteur de la gare et Saint-Cyr. - Au début du XXe siècle, l’extension urbaine sous forme de lotissements engendre une transformation du paysage urbain, notamment à Sainte-Thérèse et Maurepas. Cette croissance est cadrée par le plan d’extension de la ville de 1925 qui prévoit la construction de bâtiments emblématiques comme le Palais du commerce ou la halle centrale.

Rennes, rue Ginguené, rue Chapelier et Foyer rennais, rue de la Paix - Du lotissement ouvrier au HBM (Habitat bon marché), la ville produit de nouvelles formes urbaines qui marquent les paysages, notamment au sud de la gare.

Après la Seconde Guerre mondiale, un projet visant à reconstruire les quartiers détruits, à résorber l’habitat insalubre et à accueillir de nouvelles populations est engagé. En 1958, le plan directeur d’urbanisme met en place une politique volontariste de planification et de maitrise foncière. Elle se traduit par la création de quartiers de grands ensembles engendrant une mutation du paysage urbain de la ville, notamment avec des constructions plus hautes. Les ZUP de Villejean, du Blosne ou la rénovation des quartiers du Colombier et de Bourg-l’Evêque, apposent toujours une empreinte paysagère particulière. Leur architecture et leur volumétrie massive marquent toujours le paysage urbain mais surtout permettent l’identification de la ville depuis les espaces environnants.

Rennes, tour des Horizons, quartier Bourg-l’Evêque - Bâtiment emblématique de la ville, la tour est identifiable en tout point de l’agglomération. Elle marque la proximité du centre-ville.

Rennes, quartier Villejean - Conçu par l’architecte Louis Arretche à partir de 1962, ce quartier de 9000 logements occupe un vaste secteur de 110 hectares à l’ouest de la ville. Mixte, il accueille aussi un établissement d’enseignement supérieur, le campus de Villejean.
Ce quartier est à l’image du projet urbain de l’agglomération. Les logements collectifs organisés autour d’une dalle ferment l’espace public central, tout comme la rocade ceinture la ville. Les imposants bâtiments émergent et marquent l’entrée de Rennes dans le secteur ouest.

A partir des années 1980, des opérations urbaines de moindre ampleur comme celles des ZAC Poterie ou Longs-Champs restent, pour conserver la lisibilité de la « ville centre », contenues à l’intérieur de la rocade.

Un modèle de développement : la « ville archipel »

En 1983, le schéma directeur énonce les grands principes d’urbanisation de l’agglomération, notamment la préservation d’une ceinture verte à l’extérieur de la rocade, générant des paysages singuliers qui identifient la métropole rennaise aujourd’hui. Déclinée autour des notions de déplacements alternatifs, d’intensité, d’intimité et de qualité urbaines, cette conception de l’aménagement du territoire produit des paysages spécifiques. Pour concrétiser ces objectifs de ville durable et désirée, l’outil d’aménagement utilisé, présentant une référence paysagère commune au territoire de la métropole, est la ZAC.

Espaces de respiration dans le tissu urbain : le concept de « ville-nature »

Plusieurs étapes historiques mènent au concept de « ville-nature » (note) élaboré à l’échelle de la métropole, du mail au champ urbain. - Au XVIIIe siècle, l’aménagement de promenades sous forme de cours, de mails et d’espaces de rencontre, à l’image du mail François Mitterrand (1663) ou de la terrasse de Monthorin (1785), se généralise, avec l’évolution des modes de vie. La ville close bénéficie également d’aménagements paysagers, principalement de plantations d’arbres, notamment sur la place de l’Hôtel de Ville ou au champ de Mars. - A partir du XIXe siècle, la ville devient plus « verte » avec la création de jardins publics, notamment le Thabor ou le parc de Maurepas (1936), puis de squares. La création de plaines de jeux aux Gayeulles ou à la Prévalaye, et de jardins ouvriers à proximité des zones industrielles ou ferroviaires achèvent la diversification paysagère.

Rennes, mail François Mitterrand, parcs du Thabor et de Bréquigny - Le mail François Mitterrand, lieu de promenade et l’un des plus anciens espaces publics de Rennes, structure le faubourg de l’ouest. Il fait aujourd’hui l’objet d’un réaménagement.
A partir du XIXe siècle, la ville se dote de parcs et d’espaces verts fondant sa singularité paysagère. Les parcs d’agrément du Thabor et de Bréquigny, véritables espaces de convivialité, de détente et de loisirs enrichissent le cadre paysager du centre ancien ou structurent les quartiers de grands ensembles.

Les « coulées vertes » de Rennes s’appuyant sur le canal d’Ille-et-Rance et l’espace vert de Patton se rejoignent aux prairies Saint-Martin. Aujourd’hui préservées pour la qualité de leur cadre de vie et leur biodiversité urbaine, elles participent à un nouveau regard sur la friche et introduisent un nouveau vocabulaire autour des notions de paysage agro-urbain et de nature urbaine.

Rennes, les prairies Saint-Martin et la coulée verte dans le quartier Patton - Ces secteurs constituent des espaces de respiration offrant de nombreuses vues sur les quartiers environnants. A droite, plusieurs bâtiments à l’architecture et la volumétrie différentes émergent de la ligne de crête, notamment la barre Saint-Just  de l’architecte G. Maillols (à droite de la photo). A gauche, les prairies Saint-Martin associant jardins ouvriers, prairies humides et bras d’eau, proposent des vues sur le quartier Patton.

L’ensemble de ces espaces de respiration enrichit le cadre urbain à travers une grande diversité de paysages, du « maîtrisé » au « sauvage ». Ils fondent la singularité paysagère de la ville.

Rennes : la ville-nature - Inscrit dans le projet urbain de la ville, le concept de ville-nature s’appuie sur l’armature naturelle et les fonctions paysagères de chaque espace vert, du square à la coulée verte.

Un projet d’aménagement des prairies Saint-Martin pour 2014 - L’enjeu d’un paysage « maitrisé » et « organisé » est affiché par les institutions.
Le programme concerne la valorisation écologique et paysagère de la rivière, le renforcement identitaire de l’eau dans la ville et la gestion pastorale des espaces verts. Cette biodiversité urbaine se veut en connexion avec les espaces verts environnants et en lien avec le tissu urbain et social. Il est question de flux, de flots et de connectivités…
Sources : AUDIAR et Rennes Métropole

Etendu à l’ensemble de la métropole, le concept de « ville-nature » se traduit par la constitution d’une ceinture verte et de champs urbains à l’extérieur de la rocade, espaces agro-naturels à préserver afin de conserver l’identité paysagère de l’agglomération.

Ceinture verte de Rennes - Ces espaces agro-naturels périurbains soulignent le phénomène « d’île urbaine » et visent à consolider la vocation agricole des espaces proches de la ville.

 

La ville compacte

Pour conserver la ceinture verte de Rennes, l’accueil de populations nouvelles nécessite de densifier les tissus existants. Ce concept se traduit par des opérations de renouvellement urbain et de densification du bâti le long des axes structurants tout en préservant, enrichissant les espaces verts et en proposant des formes architecturales variées et identifiables faisant paysage. - Déjà engagée, la densification du tissu urbain le long des axes, en accompagnement des stations du métro, modifie le profil des rues et produit de nouvelles perspectives. La requalification de l’axe Alma-Fréville, proposant des programmes mixtes de logements, commerces et bureaux, en est l’illustration.

Rennes, boulevard Villebois Mareuil et rue Alma - La construction d’un cadre bâti, à l’alignement sur la rue ou en léger retrait, redéfinit un paysage dont les perspectives sont structurées et guidées par les bâtiments.

Les opérations de renouvellement urbain et de mutation de friches (caserne militaire ou ancienne zone industrielle), modifient les paysages de la ville. En intégrant des formes architecturales contemporaines, une composition urbaine structurée par des coulées vertes et les mobilités douces…, ils proposent des ambiances variées, singulières pour chaque projet, tout en construisant une empreinte paysagère commune. Plusieurs ZAC de renouvellement achevées, notamment sur les quais de la Vilaine, à Saint-Hélier ou le long du canal d’Ille-et-Rance, proposent des paysages urbains particuliers.

Rennes, opération dans le secteur du boulevard Laennec et ZAC Mac Mahon - La diversité des formes urbaines, de l’architecture et des aménagements produisent un paysage singulier à chaque opération.

Une structure paysagère présente à toutes les échelles

Dans les secteurs de projet, une trame paysagère forte est mise en place ou valorisée. A la fois espace de respiration, espaces verts collectifs et lieu de biodiversité, cette trame structure les opérations. Pensée à l’échelle du quartier et inscrite dans le projet d’agglomération, cette nature urbaine propose des ambiances paysagères variées et propres à chaque quartier. En cela, elle répond à une attente forte d’une nature proche, support d’usages partagés suppléant le peu d’espace à soi.

Rennes, ZAC Beauregard - L’ensemble des ZAC de Rennes s’organise autour d’une coulée verte structurante, un espace paysager plutôt « urbain », comme ici, mais parfois aussi plus « champêtre ».

Rennes, ZAC Alphonse Guérin, en bordure de la Vilaine - L’aménagement des abords de la ZAC assure une transition avec les espaces environnants. Ils sont l’occasion de créer des espaces de gestion des eaux et des cheminements piétons.

Un modèle architectural et urbain produisant des paysages singuliers

Les espaces naturels présents au sein de chaque nouveau quartier dialoguent avec des formes urbaines denses, logements collectifs ou semi-collectifs, notamment l’îlot semi-fermé à Beauregard, et permettent de construire une densité « acceptable » faite de reculs et de respirations.

Rennes, ZAC Beauregard - Le quartier est structuré par le parc urbain et les grands axes. Chaque îlot s’organise de manière autonome autour d’un espace vert ou récréatif commun.
Source : Rennes Métropole (à gauche)

Rennes, ZAC Beauregard et ZAC Mabilais - A droite, l’espace vert en pied d’immeuble prolonge les espaces privés et permet de créer d’importantes densités sur le reste de l’opération. A gauche, la conception de voies aux usages partagés, parfois en impasse, permet de générer des espaces plus intimes.

Les « ZAC rennaises » sont aussi l’occasion de renouveler les modèles architecturaux du logement collectif. En cela, chaque opération fait figure de laboratoire de formes qui se diffusent ensuite en dehors de la ville pour constituer un socle de cohérence départemental.

Rennes, ZAC du Mail et opération sur le quai de la Prévalaye - Le modèle architectural de « maisons sur les toits » a été décliné dans plusieurs opérations des bords de Vilaine. Dans ces logements collectifs, les appartements du dernier étage, en retrait de la façade, se caractérisent par un traitement architectural différent (couleurs et matériaux empruntés aux matériaux de toiture). Ce modèle marque le paysage urbain d’une empreinte tout à fait singulière.

Rennes, ZAC de La Courrouze (à gauche) et de Beauregard (à droite) - L’opération de La Courrouze propose des architectures originales, propres à chaque bâtiment. Dans un autre registre, à Beauregard, la différenciation architecturale est réalisée à l’échelle de l’îlot urbain.
Source : Rennes Métropole

Des projets urbains confortant le modèle paysager de l’agglomération

L’agglomération et la ville ont mis en place d’importants projets urbains, en densification, en réhabilitation ou en extension des tissus urbains, révélateurs d’une façon de faire « à la rennaise ».

Projets et développements urbains prévus 

Les projets urbains se répartissent sur l’ensemble des communes du territoire. La ZAC de La Courrouze où seront construit 5 000 logements sur d’anciens terrains militaires, notamment ceux de l'arsenal, et la ZAC Chardonnet-Baud, créant 2 200 logements sur une friche industrielle, sont les illustrations des projets de renouvellement urbain parmi les plus importants de l’agglomération.

Rennes, ZAC Maurepas-Gayeulles et Chardonnet-Baud - A gauche, la ZAC Maurepas-Gayeulles recompose le front de rue en le densifiant, et propose une tour comme marqueur architectural d’entrée de ville dense.
A droite, sur une friche industrielle, l’opération de démolition-reconstruction de Chardonnet-Baud, principal secteur du renouveau urbain, recrée le dialogue entre la ville et la Vilaine.
Sources : Rennes Métropole

Rennes, ZAC Baud-Chardonnet, salle des sports et cité internationale, place du Général de Gaulle - La diversité architecturale singularise chacune des opérations, qu’elle accueille logements, équipements ou services.
Source : Rennes Métropole

D’autres projets s’inscrivent en extension urbaine, sur des espaces actuellement agricoles, comme notamment l’éco-cité ViaSilva prévoyant 22 000 logements et des milliers d’emplois, ou encore la ZAC Beauregard-Quincé proposant 1 800 logements sur 27 hectares.

Eco-cité ViaSilva et ZAC Beauregard-Quincé - A gauche, cette « ville nouvelle » s’implante à l’intérieur de la rocade et se structure autour de la ligne B du métro. A droite, la ZAC Beauregard-Quincé s’intègre dans le tissu urbain en prolongeant les mailles paysagères et viaires existantes. Le quartier est isolé de la rocade par les traitements paysagers de ses franges. Dans les deux cas, le maillage bocager existant supporte la structure urbaine de l’opération.
Source : Rennes Métropole

La lisibilité de l’interface urbain/rural

L’effet de la rocade et des voies de contournement

La rocade, à Rennes ou à Cesson-Sévigné, constitue une composante importante dans le paysage. Elle fait la transition entre l’espace urbain contenu et l’espace agro-naturel environnant à l’extérieur. La rocade est également un élément structurant du paysage, elle propose des séquences diverses. Parfois vitrine économique ou urbaine, elle participe aussi à l’image de la "ville archipel" en proposant des vues sur la ceinture verte.

Rennes, la rocade - Parfois, elle isole les espaces traversés et constitue un couloir de déplacements, notamment par le biais d’arbres de haute tige. D’autres fois, elle propose des fenêtres sur le paysage et organise un dialogue entre ses rives. A droite, la perspective cadrée par les boisements le long de la RN 1012 s’ouvre sur le quartier Villejean.

Rennes, la rocade - Elle offre par endroit des vues sur les espaces urbains qu’elle longe. Ici, la zone Atalante inscrite sur sa marge (à gauche) engage une recomposition paysagère des rives de l’axe très fréquenté et contribue à créer une vitrine du dynamisme économique rennais.

Les entrées de villes

Accéder à Rennes donne à voir une ville qui se présente comme une île urbaine, dense, compacte, caractéristique de la ville archipel. Les tours du quartier Villejean à l’ouest ou du Blosne au sud, sont à Rennes ce que les clochers sont au reste du territoire départemental, des émergences qui font paysage. A de rares exceptions près, comme la rocade est un contenant, entrées de ville et échangeurs se confondent. La route de Lorient déroge au principe mais des éléments de nature (la Flume, la Vilaine) ou la voie ferrée, imposent la compacité du tissu.

Rennes, entrée de ville depuis la RD 837 - Au premier-plan, la RD 837 est cadrée par des champs cultivés et espaces boisés. En arrière-plan, les tours blanches du quartier de Bréquigny, soulignées par les boisements de l’échangeur avec la rocade, marquent l’entrée de ville.

Rennes, entrée de ville par le sud, avant et après l’échangeur avec la rocade - La voie express (RN 137) se transforme en boulevard urbain (avenue Henri Fréville) lorsqu’elle pénètre dans le tissu urbain, à l’intérieur de la rocade. Cette entrée de ville offre successivement un paysage marqué par les talus plantés denses de la voie express puis, une avenue aménagée proposant une perspective cadrée soulignée par endroits par des éléments bâtis, notamment les tours de la ZUP Sud.

Le paysage commun des entrées de Rennes est un paysage urbain dense associant habitat, commerce et tertiaire. Les entrées par des zones d’activités sont rares. Parfois, des éléments plus singuliers, notamment les parcs ou le stade, marquent le paysage des entrées de ville.

Rennes, entrées de ville - Les entrées de ville offrent des tissus urbains denses et mixtes, proposant des associations différentes, notamment entre espaces publics, centre commercial Alma, zone tertiaire Henri Fréville et quartiers d’habitation pour l’entrée sud ou zone d’activité, stade, centre commercial et Vilaine pour l’entrée ouest.
Source : Géoportail

Rennes, route de Lorient - Ce secteur est marqué par des fonctions urbaines différenciées : habitat, commerces de proximité, stade. Les fronts de rue ont tendance à s'élever, les maisons étant  progressivement remplacées par des immeubles.

A l'image de la route de Chantepie, les maisons sont remplacées par des immeubles de bureaux.

Construite le long des pénétrantes urbaines, parfois transformées en boulevards urbains, notamment la route de Lorient, les zones d’activités s’intègrent à l’extérieur ou à l’intérieur de la rocade et proposent d’autres paysages d’entrées de ville.

Rennes, zone d’activités Nord et zone industrielle de la route de Lorient - Construite sur 80 hectares en 1965 sur les communes de Rennes et Saint-Grégoire, la zone d’activité Nord, inscrite à l’intérieur de la rocade, marque l’entrée de ville depuis la voie express de Saint-Malo.
Contenue par la Vilaine au sud et la voie ferrée au nord, la zone industrielle Ouest s’étend sur 150 hectares à l’extérieur de la rocade. Elle marque cet accès de son ambiance d’entrée de ville, souvent identifiée comme une des moins agréables parmi les approches rennaises.

Rennes, la RD 137 sépare la zone industrielle Nord du centre commercial Grand Quartier - Principale entrée de ville au nord, la RD 137 propose des fenêtres sur les tissus d’activités parfois masquées par des arbres, et une perspective lointaine sur la ville.