Dynamiques observées
Le développement urbain de la métropole et sa planification marquent fortement le territoire. L’attractivité de Rennes reste forte, et le mouvement se poursuit.
Pacé, photos aériennes de 1950 et 2012 - Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html |
Rennes sud, photos aériennes de 1950 et 2012 - Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html |
La Chapelle-des-Fougeretz, photos aériennes de 1950 et 2012 - Géo-Bretagne, de 1950 à nos jours->http://geobretagne.fr/sviewer/dual.html |
Une approche attentionnée des espaces agro-naturels et des formes urbaines
Les documents de planification, en particulier le SCoT du Pays de Rennes, ainsi que le projet urbain de « Ville Archipel », accordent une place importante aux espaces non urbanisés qui font l’objet de mesures de protection et de gestion. Parallèlement, la métropole est réputée pour la production de formes urbaines caractérisées, échappant à la banalisation. Ces deux dynamiques, portées de longue date par la métropole, ont imprimé au territoire des caractères paysagers qui la distinguent.
Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays de Rennes, extraits du document d’orientations et d’objectifs (DOO), carte de « gestion des équilibres entre espaces naturels et espaces urbanisés » - Le document exprime la volonté de maintenir les respirations agro-naturelles entre les secteurs urbanisés, ainsi que leurs connexions. Il définit les « champs urbains » maintenus entre les communes et permettant d’identifier chaque localité. |
Des projets urbains créateurs de paysages
Les projets de développement dans la métropole montrent, de longue date, une réelle attention au paysage. La mobilisation de paysagistes et d’urbanistes attentifs au paysage urbain, en est un des signes. Les nombreux travaux de Ronan Desormeaux, Alexandre Chemetoff, Jacqueline Osty, Anne-Sylvie Bruel et Christophe Delmar, l’atelier TEL, parmi d’autres, portent sur le paysage de la ville et ne se limitent pas aux espaces verts. Dans le quartier de la Courrouze, les travaux de Paola Vigano, Bernardo Secchi et Charles Dard visent à créer un paysage, ancré dans les lieux, caractéristique, fortement déterminé par les conditions de perception (depuis la rocade notamment) et d’ambiance. Le projet de développement du vaste secteur intra-rocade nord-est « Via Silva », porté par l’équipe de Christian Devillers, s’appuie sur la constitution d’un réseau d’espaces paysagers, sur la proximité de la forêt de Rennes et celle de la Vilaine.
Rennes, quartier du mail - Conçu par le paysagiste-urbaniste Alexandre Chemetoff, le projet urbain a instauré un nouveau paysage révélant davantage le quai de la Vilaine. |
Viasilva, Cesson-Sévigné, Rennes et Thorigné-Fouillard - Le plan masse du vaste projet de développement (une version de 2011) est structuré par une trame de paysages agricoles et naturels, le nom même du projet évoque la proximité de la forêt. |
Rennes, Saint-Jacques-de-la-Lande, quartier de la Courrouze (vue google street) - Le projet a pris soin du paysage perçu depuis la rocade : l’architecture y présente des volumes et des façades animés, sur un socle qui joue un rôle d’écran acoustique, abritant des stationnements, et habillé de plantes grimpantes. |
Enjeux et pistes d’action
La carte et le bloc ci-après exposent quelques-unes des pistes d’action à poursuivre. La place des vallées et des rivières, principales composantes naturelles d’un territoire sans grand relief, reste un objectif majeur, notamment sur le plan des perceptions et des usages, ainsi que sur les articulations urbaines, en complément des dispositions visant l’environnement.
Schéma de suggestions, articulation de l’agglomération de Rennes avec le cadre agro-naturel
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Chartres-de-Bretagne, la Seiche - La rivière est accessible et propose une qualité d’ambiance remarquable. La proximité de la nature y est fortement ressentie, renforcée par les sons de l’eau. |
Forêt de Rennes - Le sentiment de nature est particulièrement intense dans les forêts, et se renforce ici par la proximité de la ville. Une certaine distance doit rester de mise, de sorte à maintenir le contraste et le positionnement de la nature presque « sauvage » de la forêt dans un autre territoire que celui de la ville, et éviter que la forêt ne soit perçue comme un parc urbain. |
Bloc-diagramme
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On ajoutera à ces objectifs des éléments relevant de la perception et des usages : - La prise en compte des vues lointaines, en particulier depuis le sud, et le paysage formé par les tours, caractéristique de la ville ; - La vision du territoire depuis les voies routières et ferrées ; - La place des faisceaux ferrés qui représentent de belles ouvertures visuelles sur le ciel et offrent d’importantes potentialités de façades urbaines nouvelles ; - L’évolution de la perception depuis la rocade. Alors que les secteurs agricoles sont perceptibles, leur fréquentation et accessibilité sont à favoriser, notamment dans la continuité des espaces publics en ville. D’autre part, la façade urbaine est soit clairement lisible (comme à la la Courrouze) ou bien dissimulée derrière un écran visuel et acoustique, souvent arboré. Une clarification serait utile, associée à une valorisation accrue de la lisibilité de la limite urbaine ; - Une approche des espaces préservés de l’urbanisation, notamment les champs urbains, impliquant les usages des populations urbaines ainsi que les effets de perception induits par leur préservation et les interactions avec les façades urbaines.
Rennes, depuis Bourgbarré - Le paysage composé par les tours blanches des logements est caractéristique du sud de Rennes, et compose un motif reconnaissable. |
Certains objectifs concernent, à une échelle plus réduite, l’évolution des tissus existants, comme celle de certains secteurs pavillonnaires, et les ambiances des zones d’activité, notamment la ZI sud-est et la ZI de la route de Lorient. Des aménagements restent possibles pour compenser les effets d’une urbanisation peu pensée en termes de paysage, aux façades dissociées des espaces ouverts, eux-mêmes inégalement qualifiés. La ZI de la route de Lorient, pourtant parallèle à la Vilaine, bénéficie trop peu de cette proximité. Un paysage fait de connexions et d’interactions entre les motifs de la ville et ceux de la campagne est envisageable dans le territoire de l’agglomération rennaise. Il est déjà en cours d’élaboration et peut être complété sur la trame mise en place par le projet de planification et de développement.