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Analyse paysagère du Bassin de Pleine-Fougères

Dans une position d’articulation entre les marais de Dol, la baie du Mont-Saint-Michel et les massifs de Saint-Broladre et Saint-Pierre-de-Plesguen, traversée par de nombreuses voies, l’unité du Bassin de Pleine-Fougère peut être regardée depuis de nombreux points de vue. Elle présente un paysage rural au bocage peu dense, ponctué de bourgs, et auquel Dol donne une centralité.

Vue prise à l’est de l’unité, depuis les rebords de Vieux-Viel, vers le nord-est - De part et d’autre du massif de Saint-Broladre, les paysages du bassin prolongent ceux de la baie.

Carte de l'unité de paysage du Bassin de Pleine-Fougères

Limites et voisinages

Il s’agit d’une unité de transition : au pied des massifs granitiques de Saint-Broladre et Saint-Pierre de-Plesguen qui l’encadrent au nord-est et au sud, elle vient border le marais de Dol dans sa partie nord. Elle s’étend de la vallée de la Rance, à l’ouest, jusqu’à celle du Couesnon, à l’est. Alors que les limites sont nettes au contact des marais de Dol, de la vallée du Couesnon et du massif de Saint-Broladre, les passages sont plus progressifs sur les flancs des reliefs granitiques de Saint-Pierre-de-Plesguen et à l’approche de la vallée de la Rance.

Socle naturel

L’altitude de cette unité est intermédiaire entre les terres plates des marais de Dol et les hauteurs des massifs granitiques de Saint-Broladre et Saint-Pierre-de-Plesguen qui la dominent. C’est un morceau du socle schisteux briovérien qui forme une sorte de piémont, cadré entre deux massifs à l’est, s’ouvrant sur la baie à l’ouest. Le plateau présente une surface plus irrégulière que celle de la baie et des plateaux voisins. La surface est creusée par de petites rivières se dirigeant vers la Manche aux environs de Plerguer (la Molène, le Meleuc, le Biez-Jean), tandis que le Guyoult se retrouve bloqué par le massif de Saint-Broladre qu’il doit longer avant de rejoindre les marais à Dol. L'unité ne présente pas de boisements notables.

Motifs et structures du paysage

Entre Baguer-Morvan et Dol-de-Bretagne - Le paysage rural, ponctué d’arbres « reliques » témoins du bocage, s’ouvre à la fois sur les faubourgs de l’agglomération et, plus loin, sur les horizons de la baie : le Mont-Dol, le large.

Un relief de transition

Repérage des coupes

Coupe 3 sud-nord, au centre de l’unité - Le piémont du massif de Saint-Pierre s’incline vers le marais qu’il rejoint à Dol, en face du Mont-Dol.

Coupe 1 sud-nord. Du massif de Saint-Pierre-de-Plesguen à la mer, par le massif de Saint-Broladre - A l’est, entre les deux massifs assez proches l’un de l’autre, le bassin peut être « lu » comme une vallée.

Bloc-diagramme - Le site est principalement défini par les unités voisines, notamment les massifs granitiques, dont les rebords offrent des points d’observation.

Un paysage rural structuré par les reliefs

Le Bassin de Pleine-Fougères présente l’aspect d’un paysage rural bocager, mais ce sont les reliefs qui l’encadrent qui lui confèrent l’essentiel de son caractère paysager. Bordée de massifs, l’unité paysagère peut être observée depuis de nombreux points de vue à partir des versants qui le bordent. Ils offrent des panoramas parfois impressionnants, notamment sur la baie du Mont-Saint-Michel qui prolonge le bassin. Depuis le centre du bassin, les massifs eux-mêmes présentent dans le paysage des coteaux identifiables.

Depuis le rebord du massif de Saint-Broladre, à l’ouest de la Claye - Le bassin apparaît nettement entre les deux massifs. Il révèle un bocage inégalement réparti mais nettement arboré dans lequel les éléments bâtis sont peu visibles.

Depuis les rebords du massif de Saint-Pierre-de-Plesguen - Le relief en creux entre les deux massifs, les contrastes de la maille bocagère, caractérisent cette perception de l’unité du Bassin de Pleine-Fougères.

Vue sur Pleine-Fougères depuis les rebords de Vieux-Viel - Sur un léger relief, le bourg est dominé par son clocher, mais le massif de Saint-Broladre à l’arrière-plan impose ses dimensions. A droite, la baie du Mont-Saint-Michel succède au bassin de Pleine-Fougères.

Au sud de la Claye - Depuis le bassin, le massif de Saint-Broladre compose lui-même un motif dans le paysage, non seulement par le relief, mais aussi par sa couverture arborée plus nettement marquée.

Au sud de Dol - Depuis une position légèrement éminente, le point de vue permet de distinguer les motifs de la cathédrale de Dol et du Mont-Dol, puis la baie, la côte cancalaise, la Manche… unis ici dans un même panorama.

Une répartition inégale de la maille bocagère

Le bassin de Pleine-Fougère a été tardivement et inégalement remembré. Il présente une densité bocagère très variable, assez typique des plateaux schisteux briovériens. Les paysages sont assez ouverts vers l’est où les parcelles sont plus vastes, à l’exception des bords de vallée. A l’ouest de la Boussac, peut-être en raison d’une moindre couverture limoneuse, et donc de sols moins propices à l’intensification agricole, on retrouve des taches de structures bocagères assez denses à proximité de nombreux hameaux. Moins continues que sur le plateau voisin de Saint-Broladre, ces petits ensembles de parcelles resserrées offrent un paysage dense, fermé, intime, alternant avec des groupes de parcelles beaucoup plus grandes. Celles-ci restent cependant marquées par la forte présence des chênes émondés en ragosse et des châtaigniers.

Vers Plerguer - L’horizon boisé, les pâturages, les pommiers, expriment un paysage de bocage « bucolique » aux visions resserrées mais très animées.

Une différenciation est à noter entre les interfluves, plus dégagés, et les vallées où la végétation se resserre, qu’il s’agisse de bocage ou de boisements plus confus. Les plans d’eau sont moins nombreux qu’au bord des massifs environnants, mais l’étang de Beaufort propose une agréable scène paysagère. En revanche, il est plus difficile de percevoir les rivières, souvent enfouies dans une épaisse végétation arborée.

Etang de Beaufort - L’étang apparaît comme une clairière d’eau nichée dans les boisements que la silhouette du château vient ponctuer.

Le Guyoult franchi par la RD 576, au nord de Caharel - Comme souvent, la rivière n’est pas visible car environnée d’une profusion de végétation ligneuse de fond de vallée.

Dol en bordure, la plupart des bourgs entre les rivières

Dol, une relation coupée avec les marais

Dol-de-Bretagne occupe un site à la rencontre de deux vallons. C'est la seule agglomération prenant historiquement position au bord du marais que la silhouette solide de la cathédrale semble dominer. Pourtant, la relation paysagère entre Dol et le marais n’est pas aujourd’hui sensible : la RN 176 s’interpose et de hauts rideaux de peupliers obturent les vues depuis la ville. Dol disposerait pourtant là d’un contact presque direct entre son centre historique remarquable et un horizon de paysage agro-naturel et original (les marais). Au sud, la relation à la campagne est devenue impossible en raison du développement d’importants faubourgs résidentiels et d’activités peu articulés avec le cadre paysager. Des promenades sont toutefois possibles sur les bords du Guyoult, et le site du menhir, s’il était aménagé dans ce but, pourrait offrir une « plongée » dans le paysage rural proche de la ville.

Vue vers Dol depuis le marais - La position de la ville en bord de marais est devenue moins sensible, la RN 176 et les écrans de peupliers s’interposent.

Le menhir du Champ Dolent - Le mégalithe s’érige au centre du paysage rural aux portes de Dol, au sein d’un aménagement d’aire de pique-nique.

Des bourgs aux extensions urbaines non maîtrisées

A l’exception de Baguer-Morvan implanté près d’une vallée, les autres localités de l’unité sont majoritairement situées sur les crêtes, entre deux vallons (Miniac-Morvan, Plerguer, Epiniac, La Boussac, Pleine-Fougères…). Elles présentent peu ou prou les mêmes phénomènes d’étalement avec, autour du centre initial, des extensions par plages ou le long des routes (particulièrement marquées à Plerguer, moins à Epiniac et La Boussac). A Miniac-Morvan, une « tentacule » routière urbanisée correspondant à l’ancienne route de Saint-Malo vient mêler, au nord, l’agglomération à la zone d’activités Actipôle au carrefour de la Chesnaie (RN176/RD137).

De nombreuses infrastructures, autant de points de vue

L’unité est sillonnée de voies importantes dont beaucoup desservent Dol. La ville, malgré sa position en bordure de l’unité paysagère, se retrouve ainsi en situation de carrefour et de « centralité ». Ces voies jouent un rôle important car, très fréquentées, elles desservent le littoral et ses activités touristiques. Aussi, les points de vue qu’elles offrent sur le paysage concernent des usagers nombreux et attentifs. Les routes et voies de chemin de fer qui traversent l’unité n’utilisent cependant pas toujours ce potentiel de découverte du paysage. C’est le cas de la RN 176 (au nord de l’unité et en bordure du marais, elle tend à s’interposer dans la lecture de ce voisinage) et de la RD 137 (en limite de l’unité paysagère, elle ne permet pas d’en percevoir le paysage rural du fait de l’importance des zones d’activité et des développements urbains de Miniac-Morvan). En revanche, la RD 155 de Fougères à Dol qui traverse l’unité permet de découvrir ses composantes rurales. Il en est de même des voies SNCF Rennes-Saint-Malo, Dol-Dinan, Rennes-Caen. En traversant l’unité de part en part, elles offrent aux voyageurs de très agréables points de vue. Au bord du marais et à l’approche du Mont-Saint-Michel, ce sont les chemins de randonnée qui offrent les meilleurs parcours de découverte des paysages.