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Analyse paysagère des Collines de Guichen

La succession des plissements orientés d'ouest en est forme une composition régulière. Mais cette régularité renferme des paysages très variés. Ainsi, en parcourant l’unité de paysages des Collines de Guichen, on peut rencontrer de vastes plateaux céréaliers en alternance avec des vallées bocagères, découvrir des paysages bucoliques dans la vallée de l'Aff et parcourir des collines boisées découpées par la rivière du Canut.

Une succession de crêtes et de vallées hautes - Ici, les deux plateaux sont séparés par la vallée de la Chèze. Entre les arbres, on devine la retenue d'eau que la vallée accueille.

Carte de l'unité de paysage des Collines de Guichen - Les pointillés indiquent les sous-unités

Limites et voisinages

L'unité paysagère des Collines de Guichen est délimitée à l'est par la vallée de la Vilaine, unité de paysages à part entière, et à l'ouest par la vallée de l'Aff, partie intégrante des Collines de Guichen. Ces deux limites étant des reliefs en creux, elles n'empêchent pas les liens visuels vers les unités voisines que sont le Massif de Paimpont-Brocéliande et les Crêtes de Bain-de-Bretagne. La frontière sud est dessinée par un alignement rectiligne de crêtes et de hauts-plateaux, s'étirant d'ouest en est depuis les hauteurs de Maure-de-Bretagne jusqu'aux dômes boisés des bois au Voyer et bois du Piriou. Cet alignement crée l'horizon sud de l'unité. La limite nord est matérialisée par la ligne de crêtes qu'emprunte la RN24 entre Mordelles et Plélan-le-Grand et par la zone de basculement vers la Plaine du Meu et le Bassin de Rennes au sud de Bréal-sous-Monfort.

Socle naturel

Les Collines de Guichen s'inscrivent dans le système géologique des plissements du sud du bassin de Rennes (note)]. Il consiste en une succession de plis orientés est-ouest particulièrement bien marqués dans cette unité. Ils sont en effet peu perturbés par les cours d'eau qui sillonnent le territoire, ces derniers s'écoulant dans le creux des vallons. Seuls la rivière du Canut et ses affluents sont venus bousculer cette régularité dans la partie orientale de l'unité où ils traversent les reliefs alignés par des cluses. De ce fait, l'est du territoire est plus vallonné, mais aussi plus boisé, les versants plus vifs à proximité des cours d’eau supportant des sols généralement moins épais et plus pauvres. Majoritairement composé de grès armoricain, le sous-sol de l'unité comprend aussi deux bandes de schiste dur (schiste pourpre) entre Plélan-le-Grand et Saint-Thurial au nord, et entre Loutehel et Guignen au sud. C'est cette roche qui donne aux bourgs leur teinte rose. Les plateaux humides se trouvant sur le haut des crêtes accueillent de vastes champs de céréales et des parcs éoliens.

Coupe sud-est nord-ouest passant par les plissements de la partie ouest de l'unité paysagère - On voit nettement la succession de plateaux et de vallées hautes. A gauche une vallée plus creusée forme un vaste sillon de Loutehel à Guignen au sud de l'unité.

Coupe sud-nord passant par Guignen et Lassy - La partie orientale de l'unité est moins régulière que la partie ouest. Elle est découpée par la rivière du Canut et ses ruisseaux affluents. Plus pentue, elle est aussi très boisée.

La vallée de la Chèze - Le schiste pourpre étant affleurant dans l'ensemble de la vallée, seule la lande a pu s'y installer. Au creux de ce vallon, on trouve la retenue d'eau potable de la Chèze.

Le shiste pourpre des maisons donne une teinte rosée aux villages - A gauche : le bourg de Saint-Thurial.
A droite : un mur de moellons de grès armoricain sur lit de schiste pourpre (Plélan-le-Grand).

Motifs et structures du paysage

L'unité des Collines de Guichen concerne une quinzaine de communes dont les deux bourgs importants de Plélan-le-Grand et Guichen. Nous pouvons distinguer quatre sous-unités :

  • Un paysage rythmé par une succession de crêtes à l'ouest
  •  Les collines boisées de la vallée du Canut à l'est
  • Un vaste sillon de Loutehel à Guignen au sud
  • La vallée de l'Aff en limite ouest

Un paysage rythmé par une succession de crêtes

L'ouest de l'unité présente un relief orienté est-ouest ; une alternance de plateaux et de vallées hautes.

Bloc diagramme de la partie ouest de l'unité - Une succession de vallées hautes et de plateaux.

Des plateaux céréaliers accompagnés d'éoliennes

Ces plateaux allongés sont au nombre de cinq. Ils offrent un paysage très ouvert que seuls quelques boisements ou rares haies bocagères viennent agrémenter. De vastes cultures céréalières repoussent l'horizon parfois jusqu'à la crête voisine. Le plateau se trouvant le plus au sud présente un boisement plus important (au nord de Campel et autour de Bovel). Sur ce dernier, les vues vers le sud ou le nord ont souvent un horizon boisé. Trois parcs éoliens ont investi ces hauteurs près de Plélan-le-Grand, Maxent et à la croix des trois Chesnots (commune de Maure-de-Bretagne). Bien qu'ils soient visibles de loin, ils ne saturent pas le paysage : il existe encore aujourd'hui de nombreuses vues sans éoliennes.

Plateau céréalier entre Maxent et Plélan-le-Grand - La culture en openfield (champ ouvert) repousse l'horizon et crée un paysage baigné de lumière. A quatre kilomètres de là, les six éoliennes de Plélan-le-Grand commencent à se confondre avec le ciel.

Un plateau céréalier entre Maxent et Campel, le long de la D65 - Sur la droite, les éoliennes de Maxent.

Entre Treffendel et Plélan-le-Grand, un autre plateau céréalier accueillant six éoliennes - Cette vue a été prise depuis l'aire de repos « Paimpont-Brocéliande » le long de la N24.

Au sud de Plélan-le-Grand - Le plateau offre des vues sur les massifs boisés de la forêt de Paimpont (unité paysagère du « Massif de Paimpont-Brocéliande »).

Une prairie entre Baulon et Maxent - Les plateaux accueillent aussi des cultures liées à l'élevage bovin : pâtures, prés et cultures fourragères.

Les vallées hautes : une eau particulièrement présente mais peu visible

Les vallons qui séparent les différents plateaux sont nettement plus boisés que ces derniers. Ils accueillent les principaux boisements de la sous-unité. Certains se prolongent jusque sur les plateaux : le bois de la Chèze, celui de Maxent et la forêt de la Musse (au nord du bourg de Baulon). Ces vallées hautes sont irriguées par des ruisseaux et des rivières rendus invisibles par le resserrement du bocage qui les borde. L'eau ne peut être vue qu'à la faveur d'une digue ou d'un barrage. Même la grande retenue d'eau de la Chèze et ses 171 ha restent peu perceptibles. Depuis la chaussée des digues, le paysage est à la fois spectaculaire et reposant.

La retenue d'eau de la Chèze - Depuis le barrage (le plus gros du département), apparaît un paysage de lac. Ce dernier semble avoir comblé toute la profondeur vallée.

Une eau peu accessible - Une des rares vue lointaine sur la grande retenue d'eau de la Chèze.

 

Un chemin d’accès à la rivière du Canut en amont de l’étang de la Musse - A l'approche du cours d'eau, le bocage devient si dense que la rivière reste invisible.

Vallée de la Chèze - Le schiste pourpre qui affleure  dans la vallée de la Chèze était autrefois largement couvert de  landes. Aujourd’hui une grande partie d’entre elles a été couverte par les lacs et les hauts de versants se sont boisés. Ici, un exemple rare de valorisation de la lande en pâture.

Le grand étang de la Musse - Une des nombreuses digues barrant le cours de la rivière du Canut.

La vallée des Landes vue depuis l'église de Bovel

Les collines boisées de la vallée du Canut

A l'est de l'unité paysagère, les plissements, succession de vallées et de plateaux, ont été perturbés par la rivière du Canut dont le cours prend une direction sud-nord à partir de la forêt de la Musse. Cette dernière est passée au travers des lignes de crêtes en creusant une vallée profonde jusqu'à la Vilaine. Cette sous-unité présente donc un relief nettement plus accentué que la précédente. Une multitude de boisements et un maillage bocager plus resserré ont investi les pentes les plus fortes de sorte que le paysage semble entièrement boisé. La vallée du Canut est un ENS (Espace naturel sensible) qui bénéficie aussi d'un classement en site Natura 2000 au titre de la directive Habitat.

Bloc diagramme de la partie est de l’unité - Le couvert végétal de cette sous-unité est important. Il comprend de nombreux boisements et un bocage encore bien marqué. Les cours d’eau et les villages sont de ce fait très peu visibles.

Le territoire semble couvert de bois (nord-est de Goven) - De loin, le bourg de Goven (au centre de la photo) semble enserré en pleine forêt.

La vallée du canut - La vallée du Canut au sud de Lassy longe le coteau nord d’un plissement.

La petite rivière du Canut près du pont de Lassy

Le Grand Etang du vallon de Lampâtre (affluent du Canut)

Un vaste sillon de Loutehel à Guignen

Au sud de l'unité, un sillon plus marqué s'étire entre Loutehel et Guignen. D'une altitude comprise entre 45 et 70 m, il prend l'aspect d'une plaine allongée et légèrement vallonnée, entourée au nord, à l'est et au sud par une ligne de crête oscillant entre 110 et 125 m d'altitude. Le coteau nord est entièrement composé de schiste pourpre que l'on voit affleurer çà et là. Les bourgs de Campel, la Chapelle-Bouëxic et Guignen se sont implantés en marge de la plaine, aux pieds de ce coteau exposé au soleil. Les coteaux sont largement boisés. Les cours d'eau qui irriguent la sous-unité ne viennent pas alimenter les vallées toutes proches de l'Aff ou de la Vilaine, mais la rivière du Combes qui perce le milieu du coteau sud au niveau de Mernel. La plaine présente un paysage agricole lié à l'élevage bovin. La trame bocagère apparaît discontinue. De nombreux arbres isolés ou en bosquet parsèment les champs.

Vue sur la plaine s'étalant au sud de la Chapelle-Bouëxic - En arrière-plan, le coteau nord et ses boisements.

Entre Loutehel et Campel - Par endroits, les coteaux présentent des pentes très faibles qui deviennent exploitables. Sur la gauche, on aperçoit le parc éolien de la Croix des Trois Chesnots.

Ragosses près de la chapelle Ropenard - La taille des arbres en ragosse est très commune dans l'unité des Collines de Guichen. Au-delà, vers le sud du département, cette pratique est très peu répandue.

La forêt des Forges du Bois Denats (entre Campel et Bovel) - Les coteaux pentus ou les roches affleurantes sont couverts de forêts.

La vallée de l'Aff

La vallée de l'Aff compose la limite ouest de l'unité des Collines de Guichen. Elle est animée par une alternance de resserrements boisés et de dilatations s'ouvrant sur des champs et prairies. La rivière de l'Aff a creusé son lit dans un schiste dur et pourpre que l'on voit apparaître sur les versants les plus abrupts de la vallée. Sur la roche souvent affleurante, les coteaux sont essentiellement couverts de forêts et de landes. Les élargissements de la vallée sur de riches terrasses alluviales sont l'occasion d'un paysage bucolique voire pittoresque. C'est ce que l'on peut observer au niveau du Plessix Hudelor à l'ouest de Loutehel.

Descente dans la vallée de l'Aff depuis Plélan-le-Grand - On aperçoit le clocher du village du Thélin et, en arrière-plan, les collines du Morbihan voisin.

L'église de schiste pourpre de Thélin - L'Aff a creusé sa vallée dans du schiste pourpre. Ce dernier est affleurant sur les coteaux comme c’est le cas aux abords de l'église de Thélin.

Lieu-dit : les près des Rivières - La vallée de l'Aff présente par endroits un large fond plat propice à l'installation de prés et de cultures. En arrière-plan, les boisements du versant ouest de la vallée.

La vallée  de l'Aff s'élargit entre le Thélin et Loutehel

Le Plessix Hudelor - A l'ouest de Loutehel, le château du Plessix Hudelor est venu installer son domaine dans le lit de l'Aff. L'endroit offre un paysage pittoresque aux allures bucoliques.