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Analyse paysagère de la Vallée de la Vilaine, de Langon à Redon

Cette séquence ouverte et lumineuse de la vallée de la Vilaine est marquée par la présence de marais importants, notamment dans la boucle de Gannedel. Redon, partie prenante d’une structure paysagère exceptionnelle, est l’un des sites urbains les plus remarquables du département.

Brain-sur-Vilaine - La Vilaine coule au pied des coteaux. Dans la perspective du cours d’eau, le clocher de Brain-sur-Vilaine, un des rares villages situés sur les berges de la rivière.
Le fond de la vallée qui développe un vaste paysage ouvert et lumineux  est surtout situé dans le département de Loire-Atlantique.

Carte de l’unité paysagère - Le fond de vallée ouvert se développe de Langon à Redon, à la frontière départementale. Les sites de Gannedel et de Redon s’y détachent nettement.

Limites et voisinages

L’unité de paysage correspond à la séquence alluviale du fleuve dont la vallée s’élargit après la traversée des reliefs plissés du sud de Rennes. Elle s’étend autour de Redon pour intégrer une part de la vallée de l’Oust, également alluviale. Elle se poursuit vers l’aval dans les départements de Loire-Atlantique et du Morbihan. Latéralement, l’unité est définie par les reliefs qui bordent la vallée.

Socle naturel

Après une succession de cluses qui lui permettent de traverser les reliefs du sud de Rennes, la Vilaine coule ici parallèlement aux plissements qui l’environnent. La vallée présente un fond plat alluvionnaire cadré par les coteaux, créant une structure lisible et contrastée qui détermine l’essentiel du caractère du paysage. Le fleuve (canalisé), les multiples bras d’eau et canaux, les marais, se présentent comme autant de composantes au caractère à la fois naturel et construit.

Motifs et structures du paysage

En amont de Brain-sur-Vilaine - L’ambiance repose sur une structure unique en Ille-et-Vilaine : un large fond de vallée ouvert par les cultures, les prairies et les marais.

Repérage des coupes

Coupe 12 au niveau de Gannedel - La relation d’échelle et de contraste entre les reliefs des plissements et le fond plat de la vallée structure le paysage.

Coupe au niveau de Redon - La ville occupe un site singulier qui « domine » le confluent de la Vilaine et de l’Oust.

Bloc diagramme - Le bloc illustre surtout le site de Redon, associant la confluence de plusieurs portions de vallées à fond plat au système de reliefs linéaires.

L’unité paysagère présente deux sites singuliers : la boucle de Gannedel et le « bec » de Redon. La Vilaine, navigable, est bordée par des chemins de halage. Ce paysage qui accueille des usages de loisirs, est ponctué d’équipements liés à la navigation fluviale. Les chemins de halage sont fréquentés par les randonneurs.

La halte fluviale de Beslé (Loire-Atlantique) - Le site qui  rassemble une halte fluviale et une gare de la ligne de chemin de fer Rennes-Redon, constitue un point d’accroche pour les randonneurs

Une large vallée lumineuse

Pour l’essentiel, le paysage est constitué par la structure du fond de vallée large et plat, cadré par les coteaux. Il offre un caractère très ouvert et très lumineux, du fait des cultures, prairies et marais. Ce paysage où les arbres - principalement saules ou peupliers en ligne le long des cours d’eau - sont assez rares, contraste fortement avec celui des campagnes bocagères présentes sur les coteaux qui le surplombent. Outre la Vilaine canalisée, le fond de vallée est sillonné d’une multitude de bras, biefs, ruisseaux, témoins de l’histoire du cours du fleuve ou résultant des divers travaux de drainage effectués pour la mise en culture des terres. Les inondations constituent une autre forme de la présence de l’eau : en hiver, la Vilaine peut recouvrir le fond de vallée et en transformer le paysage.

Entre la Chapelle de Brain (35) et Massérac (44) - Le fond de la vallée, ouvert, lumineux, plat, est sillonné de cours d’eau qu’accompagnent quelques saules blancs.
A l’horizon, les reliefs boisés contrastent avec le fond de vallée auquel ils donnent un cadre. On reconnaît la tour de télécommunications située au-dessus de Brain-sur-Vilaine.

Une inondation - Le fond de la vallée se transforme en paysage de lac le temps des débordements de la Vilaine
Photo présentée sur le site http://www.musardise.com

La boucle de Gannedel

La confluence du Canut et de la Vilaine forme à Gannedel un site singulier, une sorte d’amphithéâtre où s’étend le fond alluvial, et où la Vilaine canalisée abandonne son ancien cours. Un vaste marais, des cultures, occupent cet espace qui peut se transformer en « lac » lors des débordements de la Vilaine. Le marais de Gannedel, une des plus vastes zones humides de l’intérieur du département, accueille et abrite de nombreux oiseaux. Ses caractères écologiques particuliers (eau, biodiversité) motivent une gestion spécifique valorisée par la communication et le tourisme. Il apparaît aussi comme un très important horizon naturel, venant faire écho au miroir de l’horizon marin, à l’exact opposé du département. Les qualités paysagères et plastiques du marais sont également appréciées, de nombreux sites internet, des randonnées photographiques, permettent de diffuser les images dont il constitue le motif. Autour de lui, sur les bords de l’amphithéâtre naturel, se développent les coteaux sur lesquels de nombreuses localités comme Sainte-Marie, Renac, La-chapelle-de-Brain et leurs nombreux hameaux sont implantés. On y trouve de beaux points de vue sur le fond de la boucle.

Vue vers Renac - Le coteau formant le cadre de la boucle est très boisé, renforçant -peut-être un peu trop lourdement-  le contraste avec le fond de vallée lumineux (quelques parcelles cultivées sur le coteau ensoleillé donneraient davantage d’articulation au paysage).
Le village dont le clocher parvient à dépasser l’horizon du coteau vient animer le site.

Vue sur la boucle depuis le coteau à Sainte-Marie, hameau de l’Audionnais - Le point de vue est superbe sur le marais et le cadre de ses coteaux. Au premier plan un verger apporte un motif qui enrichit le paysage, mais les grands conifères imposent aussi une masse disparate et un écran visuel inapproprié.

Panneau de présentation du marais de Gannedel - Le texte du panneau met en avant le caractère naturel du marais.

Le « bec » (note) de Redon

Redon occupe un site singulier, un paysage unique qui, au sein d’un système de reliefs plissés, est formé de la confluence de trois cours d’eau (la Vilaine, l’Arz, l’Oust) créant une plaine alluviale. La ville elle-même occupe les rebords des reliefs en forme de bec donnant sur cette plaine. L’Oust et la Vilaine sont canalisés. En aval, le cours d’eau se confond avec le canal de Nantes à Brest, tandis qu’en amont, la Vilaine, navigable, rejoint la Manche via le canal d’Ille-et-Rance. L’agglomération de Redon et Saint-Nicolas-de-Redon, au carrefour de ces canaux, a développé un port fluvial qui abrite aussi, du fait de la proximité de l’océan, des bateaux de plaisance dont la présence tend à rappeler la proximité de l’Atlantique. Le site de Redon appartient autant à l’Ille-et-Vilaine qu’à la Loire-Atlantique et au Morbihan : le paysage est ici très partagé, les frontières administratives n’y apparaissent pas. Le « bec » de Redon est un paysage remarquable du fait de l’originalité de ses caractères, mais aussi grâce à un point de vue aménagé à Saint-Jean-la-Poterie sur le rebord d’une ancienne carrière qui offre un panorama stupéfiant sur la ville. Redon y apparaît dans son site, comme un paysage où sont lisibles les phases de ses extensions et de la « relation » avec son cadre naturel.

Le point de vue de Saint-Jean-la-Poterie (Morbihan) - Accessible et aménagé, le point de vue donne au site de Redon la valeur de  paysage reconnu.

Le panorama exceptionnel de Redon - Les fonds de vallée de la Vilaine et de l’Oust se développent au pied du « bec » où la ville prend position, alors que les parties hautes du relief sont boisées. La vaste structure paysagère associant de nombreuses composantes naturelles, agricoles, urbaines, est ici bien lisible.

Analyse - Les composantes du panorama sont analysées et mises en relation avec la carte et la coupe, exprimant la richesse de la structure paysagère. La ville « apparaît » dans le cadre de son site, que composent les plans visuels du fond de vallée et des reliefs. La lisibilité est cependant affaiblie par les éléments venant occuper le fond de vallée : zones d’activités, peupleraies, contredisent la grande ouverture lumineuse offerte par les cultures et les prairies.

Redon, vue en aval - La vallée de la Vilaine se poursuit dans le Morbihan sous une forme de large fond plat cultivé. De récents développements d’activité ont pris place dans ce paysage de référence avec lequel ils sont peu articulés.

La vallée en amont de Redon, vue depuis le viaduc du contournement - La structure paysagère apparaît avec netteté : un fond plat, ouvert et lumineux, cadré par les coteaux. Ici, l’extension urbaine de Redon a généré une urbanisation linéaire.

L’étonnant carrefour de voies d’eau à Redon - L’écluse au premier plan permet de passer de l’Oust à la Vilaine. Au carrefour, on peut soit  remonter la Vilaine vers Rennes, soit poursuivre tout droit pour emprunter le canal de Vilaine jusqu’à La Roche-Bernard et l’Atlantique.
Les motifs des écluses et des canaux organisent dans la ville des perspectives originales, partagées entre les trois départements.

Port de Redon - La darse crée une belle perspective urbaine, ponctuée par la tour de croisée romane de Saint-Sauveur. Dans le port, les nombreux bateaux à voile éveillent dans l’imaginaire la présence de la mer : le canal relie tant à l’océan qu’à la Manche.